vendredi 27 novembre 2015

"Monsieur le Président, vous êtes tombé dans le piège!"

PARCE QUE LES MOTS SONT IMPORTANTS, NOUS PUBLIONS DANS SON INTÉGRALITÉ L'ARTICLE PARU DANS LE MONDE AFRIQUE.


"Monsieur le Président, vous êtes tombé dans le piège!"
Le Monde.fr Le 16.11.2015 à 12h34



David Van Reybrouck, d’expression néerlandaise, est l’auteur de nombreux ouvrages dont Congo, une histoire (Ed. Actes sud), pour lequel il a notamment reçu en 2012 le prix Médicis dans la catégorie « essai ». L’écrivain et historien interpelle le président français sur le champ lexical guerrier de son discours, samedi 14 novembre, lendemain des attentats qui ont endeuillé Paris. Et sur la surenchère que cela pourrait entraîner.


Monsieur le Président

Le choix extraordinairement irréfléchi de la terminologie que vous avez utilisée dans votre discours de samedi après-midi [14 novembre 2015], où vous répétiez qu’il s’agissait d’un « crime de guerre » perpétré par « une armée terroriste » m’a interpellé. Vous avez dit littéralement :

« Ce qui s’est produit hier à Paris et à Saint-Denis, près du Stade de France, est un acte de guerre et, face à la guerre, le pays doit prendre les décisions appropriées. C’est un acte de guerre qui a été commis par une armée terroriste, Daech [l’acronyme arabe de l’Etat islamique], une armée de terroristes, contre la France, contre les valeurs que nous défendons partout dans le monde, contre ce que nous sommes, un pays libre qui parle à l’ensemble de la planète. C’est un acte de guerre qui a été préparé, organisé, planifié de l’extérieur et avec des complicités intérieures que l’enquête fera découvrir. C’est un acte de barbarie absolue. »


Si je souscris pleinement à la dernière phrase, force est de constater que le reste de votre discours est la répétition angoissante et presque mot à mot de celui que George W. Bush a tenu devant le Congrès américain peu après les attentats du 11-Septembre : « Des ennemis de la liberté ont commis un acte de guerre contre notre pays. »

Déstabilisation de la région

Les conséquences de ces paroles historiques sont connues. Un chef d’Etat qui qualifie un événement d’« acte de guerre » se doit d’y réagir, et de rendre coup pour coup. Cela a conduit M. Bush à l’invasion de l’Afghanistan, ce qui était encore admissible parce que le régime avait offert asile à Al-Qaida. Même l’ONU avait approuvé. S’en est suivi alors l’invasion totalement démente de l’Irak, sans mandat de l’ONU, pour la seule raison que les Etats-Unis soupçonnaient que ce pays détenait des armes de destruction massive. A tort, s’est-il avéré, mais cette invasion a conduit à l’entière déstabilisation de la région, qui se prolonge jusqu’à aujourd’hui.

Le départ des troupes américaines en 2011 a laissé le pays dans une vacance du pouvoir. Et c’est peu après, lorsque, dans le sillage du « printemps arabe », une guerre civile a éclaté dans le pays voisin, que l’on a pu constater à quel point l’invasion militaire américaine avait été pernicieuse. Dans le nord-ouest de l’Irak déraciné et l’est de la Syrie déchirée, entre l’armée gouvernementale et l’Armée syrienne libre, assez d’espace s’était manifestement créé pour que se lève un troisième grand acteur : l’Etat islamique, ou Daech.

Bref, sans l’invasion idiote de Bush en Irak, il n’aurait jamais été question de Daech. C’est par millions que nous avons manifesté contre cette guerre en 2003, moi aussi, et la désapprobation était universelle. Et nous avions raison. Cela, non pas parce que nous étions capables de prédire l’avenir, nous n’étions pas clairvoyants à ce point. Mais nous en sommes pleinement conscients aujourd’hui : ce qui s’est passé dans la nuit de vendredi à Paris est une conséquence indirecte de la rhétorique de guerre que votre collègue Bush a employée en septembre 2001.
Et pourtant, que faites-vous ? Comment réagissez-vous moins de vingt-quatre heures après les attentats ? En employant la même terminologie que votre homologue américain de l’époque! Et sur le même ton, bonté divine!
Risque monstrueux
Vous êtes tombé dans le panneau, et vous l’avez fait les yeux grands ouverts. Vous êtes tombé dans le panneau, Monsieur le Président, parce que vous sentez l’haleine chaude de faucons tels que Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen vous brûler la nuque. Et vous avez depuis si longtemps la réputation d’être un faible. Vous êtes tombé dans le panneau. Des élections se préparent en France, elles auront lieu les 6 et 13 décembre, ce ne sont que des élections régionales, mais, après ces attentats, elles seront placées sous le signe de la sécurité nationale, à n’en pointdouter. Vous êtes tombé dans le panneau tête baissée, parce que vous avez fait mot pour mot ce que les terroristes espéraient de vous : une déclaration de guerre. Vous avez accepté leur invitation au djihad avec enthousiasme. Mais cette réponse, que vous avez voulue ferme, fait courir le risque monstrueux d’accélérer encore la spirale de la violence. Je ne la trouve pas judicieuse.

Vous parlez d’une « armée terroriste ». Pour commencer, rien de tel n’existe. C’est une contradictio in terminis. Une « armée terroriste », c’est un peu comme pratiquer un régime boulimique. Des pays et des groupes peuvent avoir des armées ; s’ils ne parviennent pas à en former, ils peuvent opter pour le terrorisme, c’est-à-dire pour des actions ponctuelles dont l’impact psychologique est maximal, au lieu d’un déploiement structurel de forces militaires avec des ambitions géopolitiques.

Mais une armée, dites-vous ? Soyons clairs : jusqu’ici, nous ignorons si les auteurs des faits sont des combattants syriens revenus ou envoyés. Nous ne savons pas si les attentats ont été tramés au sein du « califat » ou dans les banlieues et « quartiers ». Et bien que certains indices laissent supposer qu’il s’agit d’un plan global émanant de la Syrie (la quasi-simultanéité de l’attentat-suicide au Liban et de l’attaque éventuelle d’un avion russe), force est de constater que le communiqué de Daech est venu bien tard, et qu’il ne contient pas d’autres éléments que ceux qui circulaient déjà sur Internet. Ne serait-il pas question de coordination ou de récupération ?

Rhétorique belliqueuse

Pour autant que l’on sache, il pourrait s’agir d’individus incontrôlés, sans doute pour la plupart des citoyens français revenus de Syrie : ils y ont appris à manier des armes et des explosifs, s’y sont immergés dans une idéologie totalitaire, cryptothéologique, et s’y sont familiarisés aux opérations militaires. Ils sont devenus des monstres, tous autant qu’ils sont. Mais ils ne sont pas une « armée ».

Le communiqué de Daech glorifait les « lieux soigneusement choisis » des attentats, vos propres services soulignaient le professionnalisme de leurs auteurs : sur ce point, remarquons que vous parlez la même langue. Mais qu’en est-il, en réalité ? Les trois hommes qui se sont rendus au Stade de France où vous assistiez à un match amical de football de la France contre l’Allemagne semblent plutôt être des amateurs. Ils voulaient sans doute pénétrer dans l’enceinte pour commettre un attentat contre vous, c’est fort possible. Mais celui qui se fait sauter à proximité d’un McDonald’s et n’entraîne « qu’une » victime dans sa mort est un bien piètre terroriste. Qui ne fait « que » quatre morts avec trois attentats-suicides, alors qu’un peu plus tard une masse humaine de 80 000 personnes sort de l’enceinte, est un bon à rien. Qui veut décimer le public d’une salle avec quatre complices sans bloquer les issues de secours n’est pas un génie de la stratégie. Qui s’embarque dans une voiture et mitraille des citoyens innocents et sans armes attablés aux terrasses n’est pas un militaire formé à la tactique, mais un lâche, un enfoiré, un individu totalement dévoyé qui a lié son sort à d’autres individus du même acabit. Une meute de loups solitaires, ça existe aussi.

Votre analyse d’une « armée terroriste » n’est pas probante. Le terme que vous avez employé, « acte de guerre » est extraordinairement tendancieux, même si cette rhétorique belliqueuse a été reprise sans honte aucune par Mark Rutte [premier ministre] aux Pays-Bas et par Jan Jambon [ministre de l’intérieur] en Belgique. Vos tentatives de calmer la nation menacent la sécurité du monde. Votre recours à un vocabulaire énergique ne signale que la faiblesse.
Il existe d’autres formes de fermeté que le langage de la guerre. Immédiatement après les attentats en Norvège, le premier ministre Jens Stoltenberg a plaidé dans détours pour « plus de démocratie, plus d’ouverture, plus de participation ». Votre discours fait référence à la liberté. Il aurait aussi pu parler des deux autres valeurs de la République française : l’égalité et la fraternité. Il me semble que nous en avons plus besoin en ce moment que de votre douteuse rhétorique de guerre.
Traduit du néerlandais par Monique Nagielkopf

lundi 23 novembre 2015

Plus que jamais mobilisé pour le climat

Plus que jamais mobilisés pour le climat: la Coalition climat 21 présente son nouveau plan de mobilisation

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Paris le 20 novembre 2015




Malgré les récentes interdictions de la marche du 29 novembre et des mobilisations du 12 décembre et suite à la décision de prolonger l’état d’urgence, ces deux dates restent des moments clés de mobilisation citoyennes pour le climat.
Le 29 novembre, ça marche encore pour le climat !
Dimanhe 29 novembre, la journée sera placée sous le signe du climat aussi à Paris :

                  -  Des installations artistiques visuelles et sonores permettront de tracer autrement le parcours de la marche.Ces créations permettront d’exprimer nos messages : rappeler l'urgence de la crise climatique mais aussi témoigner de notre solidarité avec les populations qui sont aux premières lignes de la crise et du changement ; le lien entre climat, emploi et justice sociale ; les solutions qui existent ; les responsables à qui profitent le crime climatique, la nécessité de protéger la nature pour protéger le climat et enfin, la masse citoyenne qui appelle à l'action - des groupes religieux à la jeunesse, en passant par les grands parents pour le climat.

               - Se rassembler autrement : en terrasses de café, dans les boulangeries, les coins de rue, les balcons et les fenêtres, et même sur les vêtements, un symbole commun sera proposé pour exprimer son engagement pour le climat.

               - Marche4me.org : un outil inédit qui permettra à tous ceux qui ne peuvent pas marcher ce jour-là, de Beyrouth  à Bamako en passant par Paris, de se faire représenter par tous ceux qui marcheront en Amérique, en Afrique, en Asie, en Europe. Ces derniers représenteront les marcheurs « empêchés » en arborant leurs photos et prénoms dans les défilés.
Le site www.march4me.org permettra ces mises en relation et le déploiement de cette solidarité internationale. Il sera mis en ligne dès le 25 novembre.

La mobilisation sera mondiale à la veille de l’ouverture de la COP21 : les 28 et dimanche 29 novembredes centaines de milliers de personnes de tous horizons marcheront dans les grandes villes du monde pour faire entendre haut et fort leurs attentes à leurs responsables politiques : à Johannesburg, Berlin, Sydney, Kampala, Ottawa, Barcelone,…57 marches sont prévues en tout.
Les 5 et 6 décembre : rendez-vous à Montreuil pour le Sommet citoyen pour le climat
Du 7 au 11 décembre : la Zone d’action pour le climat se maintient au  CENTQUATRE-Paris
Le 12 décembre : nous maintenons l’appel à une mobilisation internationale !
L’Etat d’urgence aujourd’hui c’est aussi l’état d’urgence climatique. Les nécessités minimales pour une planète juste et vivable sont des lignes rouges qui sont depuis longtemps franchies. Le 12 décembre, nous nous mettrons en mouvement pour le rappeler.
Nous souhaitons que le 12 décembre soit l’occasion pour les communautés affectées par les changements climatiques et leurs conséquences de s’exprimer, et nous maintenons donc notre volonté d’organiser des actions à Paris dont nous sommes en train de revoir les modalités au vue des circonstances. Elles seront placées sous le signe de la paix et de la justice climatique. Rien ne nous empêchera de faire entendre nos voix à la fin de de la COP21.   
 @Climat21

vendredi 20 novembre 2015

Un recul des libertés au nom de la défense de la démocratie





Pendant trois mois, pour les motifs les plus divers et sans contrôle préalable de la justice, soixante-six millions de personnes pourront :

  • voir la police entrer chez elles de jour et de nuit afin de perquisitionner leur lieu de travail ou leur domicile et prendre une copie du contenu de leur ordinateur ou de leur téléphone mobile. Pour cela, il suffit qu’il existe des raisons sérieuses de penser que ce lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue « une menace pour la sécurité et l’ordre public » ;
  • être assignées à résidence si leur comportement constitue « une menace pour la sécurité et l’ordre public » et se voir interdire d’être en contact avec d’autres personnes présentant la même menace.

Le vague des motifs qui pourront être invoqués, qui dépassent de beaucoup la prévention et la répression d’actes de terrorisme, permet à tout gouvernement de s’en prendre au mouvement social dans son ensemble.

Les associations seront aussi responsables des actes de leurs membres puisqu’elles pourront être dissoutes en raison de leur comportement.
ce qui est en cause
Ce n’est pas l’indispensable lutte contre le terrorisme, c’est l’extension dangereuse des pouvoirs de l’Etat sans aucune garantie judiciaire.


Un recul des libertés au nom de la défense de la démocratie? 
Entretiens croisés réalisés par Jérôme Skalski, Vendredi, 20 Novembre, 2015 L'Humanité


http://img.humanite.fr/sites/default/files/styles/abonnez_vous/public/images/39122.HR.jpg?itok=wqjrdd4Q
Après les attentats du 13 novembre, des militaires réquisitionnés sur les Champs-Élysées.
Photo : Bertrand Guay/AFP

Table ronde avec Pierre Tartakowsky, ancien président de la Ligue française pour la défense des droits de l’Homme et du citoyen, Florian Borg, président du Syndicat des avocats de France et Dominique Noguères, avocate à la cour et militante du Front de gauche.

Les faits

Les attentats de janvier 2015 avaient entraîné une série de décisions législatives qui avaient suscité l’inquiétude de la part des défenseurs des libertés publiques en France.  

Le contexte 

Les annonces du chef de l’État et du premier ministre à la suite des attentats à Paris et à Saint-Denis seront-elles l’occasion d’une surenchère en vue d’un nouveau recul de l’État de droit selon la logique de la « stratégie du choc » ? Certaines appellent à la vigilance et à la mobilisation citoyenne
Les annonces faites par le président de la République et le Premier ministre concernant la révision de la Constitution et ­l’extension de l’état d’urgence vous semblent-elles compatibles avec notre État de droit ?
Pierre Tartakowsky Le président de la République peut bien évidemment engager un processus de révision constitutionnelle ; il aurait d’ailleurs pu le faire sur d’autres sujets, entre autres sur le droit de vote des résidents non européens aux élections locales. Il n’y a donc rien d’inconstitutionnel dans cette démarche. La méthode, le moment, le contenu, en revanche, ne peuvent que violemment interroger. De fait, l’affaire s’apparente à un « coup », à la fois juridique et politique. Engager une telle démarche dans la précipitation, sous le coup d’une émotion qui, bien que légitime, risque d’évacuer le débat de fond, relève davantage de l’opportunité que du fond. Cela alimente d’une part des interrogations légitimes sur les arrière-pensées politiciennes de la décision. L’objet mis en avant, la sécurité, enclenche d’autre part une logique référendaire, exclusive de la confrontation argumentée, ­notamment sur les enjeux de libertés individuelles et collectives. Bref, cette révision, si elle est compatible avec la lettre de la loi, en trahit profondément l’esprit tant elle risque d’engager un processus d’hibernation démocratique.
Florian Borg L’état d’urgence, rappelons-le, a pour objet de rétablir l’ordre public lorsque ­celui-ci est immédiatement et gravement menacé. Il est légitime lorsque les citoyens sont si durement attaqués, à la veille d’un week-end où ils s’apprêtent à sortir, assister à des manifestations culturelles et sportives, et que l’on ne connaît pas l’ampleur de la menace terroriste en cours. Mais étendre l’état d’urgence, dans la durée comme dans les pouvoirs, déstabilise l’État de droit. Le projet de loi en discussion prévoit non seulement l’extension à trois mois de l’état d’urgence, mais aussi de transférer aux autorités de police les compétences du juge d’instruction et du juge des libertés. Or, le pouvoir judiciaire offre des garanties procédurales à toute personne suspectée, comme aux victimes – notamment le débat contradictoire –, qui n’existent pas dans l’état d’urgence. Le pouvoir judiciaire peut agir efficacement en matière de terrorisme, à condition qu’il en ait les moyens humains. L’option envisagée par l’exécutif, une dérive des pouvoirs vers l’exécutif policier au détriment du judiciaire, est inquiétante. En outre, réviser la Constitution sous le coup de la colère, de la peur ou de l’émotion nous pousse à faire de mauvaises réformes : inutiles en matière de sécurité, dangereuses quant à l’équilibre des pouvoirs. On attendait une ­révision accordant aux résidents étrangers le droit de vote, c’est de déchéance de nationalité dont il s’agit. Les symboles sont durs.
Dominique Noguères L’émotion est toujours mauvaise conseillère. Si les attentats de la semaine dernière nous ont tous bouleversés, les mesures annoncées immédiatement après par le président de la République sont inquiétantes. Modifier la Constitution qui est notre socle commun mérite des débats, de la réflexion et ne peut se faire dans la précipitation. Inclure dans ce texte fondamental l’état d’urgence revient à nier nos principes fondamentaux de l’État de droit car c’est graver dans le marbre un état d’urgence permanent. C’est la constitutionnalisation de l’état d’urgence. Cela est inacceptable même après la tragédie que nous venons de vivre. Les mesures pour assurer la sécurité des Français existent, elles sont dans le Code pénal, ce qu’il faut, c’est donner les moyens de leur mise en œuvre. Une justice efficace, qui lutte contre le terrorisme sans mélange des genres, c’est savoir ce que l’on appelle le terrorisme et ne pas mélanger des actions syndicales ou militantes avec les vraies attaques terroristes, rendre donc de la crédibilité aux mots. Or l’état d’urgence, c’est la mise à l’écart du pouvoir judiciaire, c’est-à-dire pouvoir enfermer, priver de liberté, arrêter toute personne sans jugement, quelque fois sur un simple soupçon. Dans une démocratie, la justice est un pilier fondamental et la contourner, c’est ouvrir la voie à l’arbitraire. Non, nous ne sommes pas en guerre, à l’évidence, il s’agit ici de manœuvres politiciennes. Je suis certaine que la lutte contre le terrorisme passe par une autre voie, celle de l’État de droit et de la démocratie citoyenne.

Que penser de la proposition d’instaurer une procédure de déchéance de la citoyenneté française pour les binationaux ? N’est-elle pas en contradiction avec le principe d’égalité républicaine des citoyens à la base de notre pacte républicain ?
Dominique Noguères Sous Nicolas Sarkozy, la polémique avait été lancée. Depuis, quelques cas ont été portés devant le Conseil constitutionnel. Ces mesures, si elles sont juridiquement contestables, n’en sont pas moins inefficaces en matière de sécurité. Ce sont plus des effets d’annonce que des mesures propres à assurer la sécurité des Français. Jusqu’à présent, ces ­mesures n’ont été appliquées qu’à des personnes déjà jugées pour des faits liés au terrorisme. Elles ne sont en aucun cas préventives et ne sauraient empêcher la commission de tel ou tel acte. Par contre déchoir de la nationalité des binationaux revient en fait plus à stigmatiser une partie de la population qu’à assurer la sécurité des Français, avec le risque de produire les effets inverses de ceux que l’on attend.
Florian Borg Cette mesure n’aura aucune efficacité concrète en matière de sécurité et donne raison à tous les partisans de la stigmatisation de l’autre. Face au terrorisme qui porte atteinte à nos libertés, nous n’avons pas besoin de fuite en avant sécuritaire, mais d’un pouvoir responsable, qui réaffirme les valeurs fondamentales de notre démocratie, les libertés et l’égalité. Nous avons également besoin de moyens pour lutter contre tout extrémisme au sein de la ­société, par des politiques sociales et éducatives, ambitieuses, protectrices et égalitaires.
Pierre Tartakowsky Cette proposition, puisée dans les tréfonds de la boîte à outils de la droite la plus xénophobe, relève hélas à la fois de la comédie, du drame et de la tragédie. Comédie, car chacun comprend bien que sa charge dissuasive est nulle par rapport à l’objet. Un individu décidé à tuer, quitte à en mourir, se moque évidemment de se voir déchu de sa nationalité. La déchéance, qui existe et s’applique aujourd’hui à un nombre limité de cas, n’a, qu’on sache, rien empêché. Elle a en revanche soulevé des problèmes « techniques » car on ne peut légalement renvoyer dans « son » pays un déchu qui y serait en danger. Le drame, c’est que la reprise de cette proposition rancie alimente tous les fantasmes sécuritaires sur une validité supposée des doubles peines. Or, c’est bien de cela dont il s’agit, avec, là encore, inefficacité et injustice à la clé. Il est enfin tragique de voir un gouvernement républicain valider une proposition porteuse d’une formidable xénophobie explicite. Distinguer entre les « nés français binationaux » et les autres revient à épouser la thèse d’extrême droite sur les « Français de papier », autrement dit, à créer une catégorie de « faux Français », tout en validant l’idée que les périls seraient uniquement exogènes. Cette dynamique divise là où il faut rassembler. Elle ne peut dériver que vers le pire.

Quelles réformes engager dans le sens d’une réponse républicaine et démocratique à la menace terroriste ?
Pierre Tartakowsky Il n’y a pas de panacée. Rappeler en permanence qu’en la matière il n’y a pas de risque zéro est indispensable si l’on veut mener un débat public dégagé des calculs opportunistes et politiciens, permettant de comprendre la réalité complexe et l’ampleur du phénomène. Sans cette compréhension, on se condamne à des postures et des promesses dont l’expérience montre qu’elles sont aussi spectaculaires que contre-productives. Combattre le terrorisme suppose une mobilisation de la société tout entière, sur l’ensemble des champs où se jouent sa cohésion, l’image qu’elle se fait d’elle-même, la maîtrise de son devenir collectif. Le militaire n’y suffit pas, surtout lorsque ses cibles sont mal définies ou changeantes et la militarisation du débat public répond aux objectifs stratégiques des terroristes en ce qu’elle les légitime. Il faut évidemment du travail de police, de justice et de renseignement. Remarquons à cet égard que la focalisation sur les écoutes de masse, au détriment du travail de terrain, vérifie que ce qu’on perd en liberté, on le perd aussi en sécurité. Enfin, et c’est là un travail de fond, il faut travailler à reconstruire une société solidaire et fraternelle, en s’attachant à la dimension concrète de la promesse républicaine d’égalité, singulièrement dans les domaines de l’éducation et du travail. Soyons clairs, aucun de ces aspects ne peut en lui-même suffire ; mais leur combinaison est indispensable.
Florian Borg Face à tant de victimes et de douleur, le niveau de sécurité a besoin d’être renforcé, ce n’est pas discutable. Mais nous pensons que tout renforcement de la sécurité doit s’accompagner d’un accroissement des garanties en matière de liberté. Il est essentiel que des institutions indépendantes (Cnil, CNCTR, CNCDH, défenseur des droits, contrôleur des lieux de privation de ­libertés, par exemple) puissent disposer des compétences, des moyens et de toutes informations nécessaires pour contrôler tant l’efficience des mesures de sécurité que le respect des libertés fondamentales. Enfin, nous devons opposer au terrorisme notre culture démocratique et la réaffirmer, sans quoi nous aurions perdu l’essentiel. Dans ces conditions, il n’est pas acceptable d’opposer l’unité nationale à ceux qui discutent des mesures proposées. Cette unité n’existe que parce que nous pouvons débattre démocratiquement. Il n’est pas possible non plus de limiter le débat citoyen comme cela est prévu pour la COP21 : un tel enjeu de société doit permettre aux chefs d’État comme aux citoyens de s’exprimer. Le droit d’exprimer son avis en toute sécurité doit être le même pour tous.
Dominique Noguères Depuis des décennies, l’État a déserté des territoires entiers en supprimant des services publics, en abandonnant des ­populations et en les livrant à elles-mêmes au mieux, à des groupes de pensée au pire, dont nous voyons aujourd’hui le résultat. Redonner toute sa force à un vrai travail d’éducation ­populaire, citoyen et civique, construire un discours contre l’embrigadement bien évidemment, mais donner aussi un espoir à des populations laissées-pour-compte et redonner de la dignité est indispensable. Il faut aussi donner des pouvoirs conséquents à la justice pour qu’elle puisse faire son travail, et permettre aux juges chargés d’instruire les affaires de terrorisme d’être à égalité de moyens avec les services de renseignements. Cela passe par une réflexion profonde sur le fonctionnement des services de renseignements et sur celui des juridictions antiterroristes. À l’heure d’une austérité prônée à chaque instant, il est urgent de donner des moyens pour une lutte efficace et forte contre le fascisme, tel qu’il est revenu aujourd’hui. Enfin, et ce n’est pas rien, il faut s’attaquer aux vraies racines du mal, modifier radicalement notre politique étrangère qui, depuis des années, joue avec le feu, choisir nos alliés non pas en fonction de contrats mirobolants, mais dans un souci de soutien solidaire aux mouvements démocratiques qui résistent et se battent dans le monde entier pour une humanité plus solidaire.
Stratégie du choc


« Un traumatisme collectif, un coup d’État, une catastrophe naturelle, une attaque terroriste plongent tout un chacun dans un état de choc. C’est ainsi qu’après le choc, tel un prisonnier dans un interrogatoire, nous redevenons des enfants désormais plus enclins à suivre les leaders qui prétendent nous protéger », écrit Naomi Klein dans la Stratégie du choc.La Montée d’un capitalisme du désastre (Actes Sud, 2008). Un livre à lire ou à relire d’urgence.


mardi 17 novembre 2015

Ils ne gagneront pas, parce que nous sommes tous unis



Les attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis vendredi 13 novembre sont évidemment pain bénit pour les extrémistes de tous poils, qui n’ont pas tardé à distiller leur venin. Le front « national » en tête, évidemment, bien dans son rôle, accompagné par quelques excités tels que Wauquiez  (pardon à René Vautier d’avoir confondu son nom avec celui de cet individu !… Erreur corrigée !), Morano et Ciotti, rejoint par leur chef de meute, l’ancien président de la République pour réclamer davantage de mesures sécuritaires. #NousSommesTousUnis, oui, mais pas avec n’importe qui.
La Ligue des droits de l’Homme, et la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme ont publié, ce samedi 14 novembre en début d’après midi, des communiqués qui mettent en garde contre d’éventuelles dérives prétendues sécuritaires, qui ont largement et depuis longtemps prouvé leur totale inefficacité. Nous les reproduisons ci-dessous.


Communiqué de la Ligue de droits de l’Homme


Ils ne gagneront pas

L’assassinat de plus de 120 personnes à Paris dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015 restera comme un des pires outrages infligé aux habitants de ce pays. Ces actes provoquent horreur et révolte.
C’est d’abord aux victimes et à leurs familles que la LDH pense en toute solidarité et avec émotion.
Parce que notre démocratie a le droit et le devoir de se défendre, l’adoption de mesures exceptionnelles peut répondre à l’urgence du moment.
Ces mesures qui s’ajoutent aux possibilités déjà très larges ouvertes par la législation antiterroriste ne peuvent être appliquées que pour une période limitée et doivent l’être sans aucune stigmatisation.
C’est ensemble, tous ensemble, que nous devons répondre à l’immense défi qui nous est lancé. C’est par une réaction citoyenne que nous devons réaffirmer notre volonté de vivre ensemble et de protéger notre démocratie et nos libertés parce que nous refusons la peur et parce que les assassins
ne gagneront pas.

Communiqué commun de la Ligue des droits de l’Homme et de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH)


#Noussommestousunis

La FIDH et son affiliée française la LDH (Ligue des droits de l’Homme et du citoyen) condamnent avec la plus grande fermeté les actes terroristes intervenus dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis.
Nous exprimons nos sincères condoléances aux familles des victimes décédées ainsi que notre solidarité et nos vœux de rétablissement aux nombreux blessés. Nous témoignons de la solidarité exprimée ces dernières heures par de nombreuses organisations membres et défenseurs des droits de l’Homme à travers le monde. C’est l’humanité qui est visée par ces attaques ignobles.
Nous soulignons que les mesures exceptionnelles adoptées, si elles peuvent répondre à l’urgence du moment, ne doivent être appliquées que pour une période limitée et sans aucune stigmatisation.
Nous nous joignons aux appels à l’union citoyenne contre la peur, pour protéger les libertés, la démocratie et notre volonté de vivre ensemble.



lundi 16 novembre 2015

Leur guerre, nos morts, notre réaction

16. novembre
Leur guerre, nos morts, notre réaction
Quartier Libres

" Le courage c'est de s'opposer à cette logique meurtrière, comme l'a fait Jean Jaurès avant la grande boucherie de 14-18, déclenchée par un attentat mais résolument menée - mêmes causes, mêmes effets  - au nom du nationalisme et de l'impérialisme, pour satisfaire des intérêts privés.
[...] Ne nous trompons pas de combat. Il n'y a pas de choc de civilisation, mais une réponse violente a des interventions impérialistes toutes aussi violentes. 
[...] Retour de flamme des politiques impérialistes françaises."
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L'état islamique, cancer du capitalisme moderne
Middle East Eye

"[...] l’Etat islamique est un cancer du capitalisme industriel moderne en plein effondrement, un sous-produit fatal de notre dépendance inébranlable à l’or noir, un symptôme parasitaire de l’escalade des crises de civilisation qui secouent à la fois le monde musulman et le monde occidental."
[...] Les crises sociales prolongées peuvent jeter les bases du développement d’idéologies destructrices et xénophobes. Ces crises ébranlent les mœurs traditionnelles de certitude et de stabilité enracinées dans les notions établies d’identité et d’appartenance."
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> S'informer, c'est aussi résister: MEE "Middle Eats Eye", ce sont des nouvelles en ligne. Lié à aucun gouvernement, ni mouvement, c'est un portail de nouvelles au Moyen Orient, par des journalistes indépendants. 

samedi 14 novembre 2015

Après le carnage, on serre les dents, on serre les rangs, on tient la ligne

Après le carnage, le numéro de cirque des idiots, des racistes, et des paumés est lancé. En fonction du degré de saloperie ou de perdition des uns et des autres, chacun va apporter ses condoléances plus ou moins sincères pour les victimes, saluer le courage des forces de l'ordre, puis en fonction du degré de racisme et d'autoritarisme sommer les musulmans de s'excuser et réclamer un durcissement des loi....Lire la suite article 14 novembre  https://quartierslibres.wordpress.com/

jeudi 12 novembre 2015


 
La décision de l’Union européenne (UE) d’imposer aux marchandises produites dans les colonies israéliennes un étiquetage précisant leur provenance n’est que la conséquence normale de la législation européenne qui exclut du bénéfice des accords commerciaux la liant à Israël les marchandises non produites dans ce pays. Ce qui est étonnant, ce n’est pas la mesure elle-même, c’est que la Commission européenne ait mis aussi longtemps à appliquer sa propre législation.

La vigueur des réactions des autorités israéliennes montre que si l’UE le voulait, elle disposerait des moyens nécessaires pour imposer au gouvernement israélien le respect des droits du peuple palestinien et contribuer ainsi à la fin de l’occupation de la Palestine.

La LDH se félicite de cette mesure qui consacre le refus de l’annexion de Jérusalem et du Golan ainsi que d’une grande partie de la Cisjordanie.

Elle appelle l’UE à aller jusqu’au bout de cette logique et à reconnaître l’Etat de Palestine, comme à soutenir le principe de sanctions à l’encontre de l’Etat d’Israël tant qu’il occupera des Territoires qui ne lui appartiennent pas.

Communiqué LDH
Paris, le 12 novembre 2015

dimanche 8 novembre 2015

A qui profite LA TAULE?

Hors des prisons, point de sécurité

La demande générale de la société du tout sécuritaire a depuis 40 ans doublée la longueur des peines de prison. La prison est aux antipodes du "contrat social".

La prison est faite pour isoler les gens dangereux de la société. Pourtant sur 70000 détenus en France, seuls 2500 sont dangereux.
Les États-Unis avec 2,3 millions de détenus détiennent le taux d'incarcération le plus élevé au monde.
Aux États-Unis pour l'industrie privée, la main d’œuvre carcérale est une vraie mine d'or : pas de grève, pas de syndicat, pas de charges sociales et des salaires moins élevés encore que dans les pays les moins développés de la planète, le coût du transport de la production en moins. Les prisons sont cotées en bourses.
L'enfermement adoucit les statistique du chômage, et c'est un moyen de mettre à l'écart "les classes dangereuses" pour l'ordre établi.

L'histoire de l'enfermement commence en France au 16e siècle lorsque François Ier décide d'enfermer les pauvres « marauds, vagabonds, incorrigibles, belistres, ruffians, caymans et caymandeuses » dans de petites maisons. Louis XIV en 1656 crée l'Hôpital Général pour rassembler les vieillards, les enfants orphelins et les malades , « des quartiers de force » sont ouverts pour enfermer les femmes condamnées et les pauvres délinquants. Dans toute l'Europe, les institutions d'enfermement et de mise au travail des pauvres se multiplient. La condamnation à la prison ferme est une invention relativement récente. Jusqu'au 19e siècle les différentes justices n'ont utilisé la réclusion que comme mesure provisoire ou partielle parmi d'autres (exécutions, châtiments corporels, galères, travaux forcés, bannissement, etc.).
La peine de prison a pour origine des considérations d'ordre religieux. Les religieux vivaient la souffrance comme le rachat du péché mais elle était librement consentie. Comment s'est imposée au cours de l'histoire une valorisation positive de la souffrance au point d'en faire le pivot d'institutions sociales basées sur l'enfermement ? Création monastique de la punition, isolement au cachot, cellule comme liens propices à l'apparition du remords. Dans le sillage de la Révolution française nombres d'abbayes et de monastères ont été récupérés et transformés par les pouvoirs publics.

C'est dans les prisons que l'idée de liberté prend le plus de force et peut-être ceux qui enferment les autres dedans risquent-ils de s'enfermer dehors.
                                                                                                                                           J. COCTEAU


DATA GUEULE ce sont des vidéos qui en moins de 4mn décodent, démystifient les mécanismes de notre société uniquement à l'aide des chiffres. Petit phénomène sur le web Data Gueule surprend par sa liberté de ton.



jeudi 5 novembre 2015

Soutien au cirque tzigane ROMANES

Suite à l'annonce de la manifestation d’un mouvement d'extrême-droite « contre une immigration massive » prévue le samedi 7 novembre 2015 à 15H devant l'ambassade de Hongrieà deux pas du Cirque Tzigane Romanès ! Lors de leur précédente manifestation du 24 septembre 2015, ils avaient bloqué l’accès à notre Cirque ! Nous sommes à nouveau face à des menaces de violence qui visent les Artistes du Cirque Tzigane Romanès et le public !
Ce samedi 7 novembre auront lieu deux représentations « La Lune Tzigane brille plus que le Soleil »  (à 16h et 20h30 - au Square Parodi à Porte Maillot Paris 16e). Nous nous battrons pour que les deux représentations aient bien lieu ce week-end et tous les autres week-ends à 16het à 20h30 sous notre chapiteau !
Rassemblement citoyen le samedi 7 novembre, à 15h (au Cirque Tzigane Romanes Square Parodi, bd de l'Amiral-Bruix à Porte Maillot), pour faire face à cette situation très inquiétante pour défendre un art et une culture !
La LDH appelle à participer à ce rassemblement et à signer la pétition de soutien au Cirque Tzigane Romanès, cosignée par sa présidente, Françoise Dumont.

SOUTIEN au CIRQUE TZIGANE ROMANES
Cela fait vingt-deux ans que le Cirque Tzigane Romanès, unique en Europe implanté sur Paris soutenu par la Mairie de Paris qui nous permet ainsi, de faire notre métier d’artistes, le Cirque Romanès offre à voir une culture différente, fragile et puissante. C’est pourquoi il est réclamé et rayonne dans le monde entier que se soit à Barcelone, Lisbonne, à Moscou … ou à Shanghai.                  
Le Cirque Tzigane Romanès apporte sa magie dans les lieux qui lui sont désignés, en faisant rayonner et mieux connaître la culture tzigane en France et dont les spectacles ont accueillis des milliers de spectateurs.
Depuis vingt-deux ans, il s’adapte à différents sites et y apporte de la vie … Place Clichy, Place de Stalingrad, rue Paul Bert, Porte de Champerret, la Caserne de Reuilly et maintenant le Square Parodi à Porte Maillot (Paris 16e).
Installés depuis le mois de juin 2015 dans un nouveau lieu, au Square Parodi dans le 16earrondissement de Paris, nous faisons face, chaque jour, à un réel vandalisme qui nous fait comprendre que nous ne sommes pas les bienvenus par certains….
Chaque jour depuis deux mois, nous sommes confrontés à des actes de délinquance odieux, nos portes et fenêtres de caravanes sont défoncées, les canalisations d’eau percées, notre branchement Internet incendié, toutes nos archives photos ainsi que nos costumes de scène ont été volés,… sans compter les multiples procédures judiciaires déposées contre nous, par diverses associations locales.
A ce stade, la situation est grave car notre avenir professionnel est menacé ainsi que notre sécurité. Pour ces raisons nous demandons à toutes les bonnes volontés de nous soutenir en signant notre appel afin que cessent ces actes racistes. Nous demandons juste qu’on nous laisse faire notre métier d’artistes qui consiste à accueillir chaleureusement tous les publics et à faire découvrir la culture tsigane,  dans toute sa beauté et son intégrité.
Face à la méconnaissance de la culture tzigane et à des réactions agressives… le Cirque Tzigane Romanès relève le défi de la peur de l’autre et du racisme en maintenant les représentations de son nouveau spectacle.

Cet appel est lancé pour que le Cirque Tzigane Romanès qui a été vandalisé  par des extrémistes puisse continuer à travailler et à donner de la joie, de l’amour, de la poésie, de la solidarité et du partage avec leur spectacle.