samedi 6 décembre 2014

FRANCOPHONIE- FRANCAFRIQUE



Dimanche 30 novembre 2014 l'Organisation Internationale de la Francophonie (O.I.F) tenait son sommet à Dakar. Avec 274 millions de francophones dans le monde, l'Afrique est le premier continent francophone.
Si le français a d'abord été pour les Africains la langue de l'oppression coloniale, force est de constater qu'aujourd'hui une création littéraire, cinématographique, musicale de grande qualité  rend compte des multiplicités culturelles. Cependant dans les pays où le français est la langue officielle des médias, des affaires, de l'administration et de l'enseignement,seule une petite minorité en possède la maîtrise car la langue française est ignorée de la grande majorité des populations. Il se crée ainsi une élite coupée des réalités et intérêts populaires (déni démocratique). Domination linguistique mais aussi économique et … militaire.
Les politiques menées, inféodées à la France, Belgique, Canada, Luxembourg, génèrent des flux migratoires mortifères. Les intérêts vitaux des états africains francophones ne sont pris en compte qu'afin de faire fructifier des échanges inégaux. Mainmise des multinationales françaises sur les secteurs clés des économies africaines : mines (contrat sur l'uranium au bénéfice d'Areva conclut par le président Sarkozy en 2009 à Kinshasa), mainmise sur l’électricité, l'eau potable, les communications, les infrastructures, les transports, les banques. Les entreprises minières canadiennes, pillent allègrement le Congo. 
La canadienne Michaëlle Jean est à la tête de la francophonie. Pour la première fois de l'histoire de l'O.I.F un pays du nord en prend la direction. 
Nous avons entendu la voix de la ministre des affaires étrangères du Rwanda Louise Mushikiwabo qui regrette le ton paternaliste du chef de l’État français: « je trouve ça gênant qu'un président qui est avec ses pairs, ici au sommet de la Francophonie ne vienne pas discuter avec eux, mais dicter ce qui devrait se passer dans leur pays ».

Nous nous devons de faire prévaloir le respect et la dignité des peuples africains.


Mireille Spiteri




Communiqué LDH
Paris, le 27 novembre 2014

Il y a soixante-dix ans, massacre à Thiaroye (Sénégal) : la France doit reconnaître ses responsabilités


Il y a soixante-dix ans, à Thiaroye, près de Dakar, plusieurs centaines de tirailleurs africains démobilisés qui demandaient le paiement de leur solde de captivité, prévue par les textes en vigueur à leur départ de France, ont été qualifiés de « mutins ». La Ligue des droits de l’Homme demande à la France de reconnaître les faits et d’assumer ses responsabilités.

Ces faits sont établis. Des dizaines de soldats ont été tués et blessés, d’autres condamnés. Ils étaient de retour en Afrique après avoir été appelés en 1940, pour défendre la France, puis détenus sur son territoire par les nazis qui refusaient qu’ils le soient en Allemagne. Le 1er décembre 1944, ils ont subi une répression brutale qui a fait plusieurs dizaines de morts, suivie d’un procès où trente-quatre d’entre eux ont été lourdement condamnés.

Le silence officiel sur cet événement a commencé à être levé en 2004 par les déclarations de l’ambassadeur spécial, Pierre-André Wiltzer, dépêché à Dakar par le président Chirac pour la première Journée du tirailleur. Puis, par celles du président Hollande qui, avant de se rendre au Sommet de la francophonie de Kinshasa, a regretté à Dakar, le 12 octobre 2012, cette « répression sanglante ». Les recherches récentes des historiens, notamment celles de l’universitaire Armelle Mabon, de l’université de Bretagne-Sud-Lorient, et d’un chercheur auteur d’une thèse à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Martin Mourre, conduisent à une meilleure connaissance des faits et amènent la Ligue des droits de l’Homme à demander aux autorités françaises de reconnaître clairement les injustices commises.

Plus d’un millier de tirailleurs embarqués à Morlaix, le 5 novembre 1944, sur le « Circassia », et arrivés le 21 novembre, à Dakar, ont été spoliés des trois quarts de leur solde de captivité prévue par les textes officiels. Et quand, le 28 novembre, ils ont demandé à recevoir ce qui leur était dû, ils ont été considérés en état de rébellion. L’armée a ouvert le feu sur eux, et justifié cette répression en prétextant des tirs de leur part.

En réalité, à ces tirailleurs qui avaient passé plus de quatre années en France, lié connaissance avec des Français de métropole, et, pour certains, rejoint des groupes de Résistants après le débarquement de Normandie, il s’agissait de faire comprendre qu’ils devaient réintégrer en Afrique française leur statut d’indigènes. Pour cela, selon le mot du général commandant les troupes coloniales à Dakar, un « coup de bistouri » douloureux était nécessaire. Comme lors des massacres de Sétif et Guelma en Algérie, quelques mois plus tard, il s’agissait d’ôter à ces colonisés toute idée d’émancipation.

Soixante-dix ans après, la LDH estime que la France s’honorerait à reconnaître clairement les faits. A l’occasion du Sommet de la francophonie à Dakar, elle demande aux autorités françaises :

- de rendre publique la liste nominale des tirailleurs à bord du navire « Circassia » parti de Morlaix, le 5 novembre, et arrivé à Dakar, le 21 novembre 1944 ;

- de reconnaître la spoliation dont ont été victimes ces tirailleurs des trois quarts de la solde de captivité qui leur était due ;

- d’exprimer les regrets officiels de la France pour la répression qui les a frappés à Thiaroye, le 1er décembre 1944 ;

- de rendre publics les noms des morts et des blessés qu’elle a faits parmi eux ;

- de s’engager au paiement aux descendants de ces tirailleurs du complément de solde dont ils ont été spoliés ;

- de transmettre à la Cour de cassation la demande d’annulation sans renvoi des condamnations prononcées en février 1944 par le tribunal de Dakar.




samedi 2 août 2014

Gaza plage


GAZA PLAGE


Oeuvre de l'artiste israëlien Amir Schiby


Ils ne joueront plus jamais sur la plage de Gaza

Une nouvelle tuerie de masse est en marche sur une population enfermée de tous côtés depuis sept ans et qui ne peut trouver nulle part un abris. Les écoles et hôpitaux sont bombardés et l'armée utilise des armes interdites.
Aujourd'hui, 1250 morts et des milliers de blessés, 74% des tués sont des civils.
Voici un article de Michel Warschawski de l'UJFP (Union Juive Française pour la Paix) ainsi qu'une revue de presse afin de contrebalancer la désinformation.

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Israël: vers le fascisme
lundi 21 juillet 2014 par Michel Warschawski

Vers le fascisme
Au cours des 45 dernières années j’ai participé à de très nombreuses manifestations, de petits rassemblements faits de quelques irréductibles à des manifestations de masses ou nous étions plus de 100.000 ; des manifestations calmes, voire festives et des manifestations où nous avions été attaqués par des groupes de droite voire par des passants. J’ai pris des coups, j’en ai rendus, et il m’est arrivé, surtout quand j’avais des responsabilités, d’être nerveux. Mais je ne me souviens pas avoir eu peur.


Mobilisé – en fait détenu en prison militaire pour avoir refusé de rejoindre mon unité qui devait aller au Liban – je n’ai pas participé, en 1983, à la manifestation où a été assassiné Emile Grunzweig, par contre j’ai été responsable du service d’ordre de la manifestation qui un mois plus tard, traverse Jérusalem pour commémorer cet assassinat. Nous y avons connu l’hostilité et la brutalité des passants, mais la non plus je n’ai pas eu peur, conscient que cette hostilité d’une partie des passants ne dépasserait pas une certaine  ligne rouge, qui pourtant avait été transgressée un mois plus tôt.
Cette fois j’ai eu peur. Il y a quelques jours nous étions quelques centaines à manifester au centre ville de Jérusalem contre l’agression a Gaza, a l’appel des "Combattants pour la Paix". A une trentaine de mètres de là, et séparés par un impressionnant cordon de policiers, quelques dizaines de fascistes qui éructent leur haine ainsi que des slogans racistes. Nous sommes plusieurs centaines et eux que quelques  dizaines et pourtant ils me font peur : lors de la dispersion, pourtant protégée par la police, je rentre chez moi en rasant les murs pour ne pas être identifié comme un de ces gauchistes qu’ils abhorrent.

De retour à la maison, j’essaie d’identifier cette peur qui nous travaille, car je suis loin d’être seul à la ressentir. Je réalise en fait qu’Israël 2014 n’est plus seulement un Etat colonial qui occupe et réprime les Palestiniens, mais aussi un Etat fasciste, avec un ennemi intérieur contre lequel il y a de la haine. La violence coloniale est passe a un degré supérieur, comme l’a montré l’assassinat de Muhammad Abou Khdeir, brule vif (sic) par 3 colons ; à cette barbarie s’ajoute la haine envers ces Israéliens qui précisément refusent la haine envers l’autre.

Si pendant des générations, le sentiment d’un "nous" israéliens transcendait les débats politiques et – à part quelques rares exceptions, comme les assassinats d’Emile Grunzweig puis de Yitshak Rabin – empêchaient que les divergences dégénèrent en violence meurtrière, nous sommes entrés dans une période nouvelle, un nouvel Israël. Cela ne s’est pas fait en un jour, et de même que l’assassinat du Premier Ministre en 1995 a été précède d’une campagne de haine et de délégitimations menée en particulier par Benjamin Netanyahou, la violence actuelle est le résultat d’une fascisation du discours politique et des actes qu’il engendre : on ne compte plus le nombre de rassemblements de pacifistes et anticolonialistes israéliens attaques par des nervis de droite.

Les militants ont de plus en plus peur et hésitent à s’exprimer ou à manifester, et qu’est-ce que le fascisme si ce n’est semer la terreur pour désarmer ceux qu’il considère comme illégitimes ? Sur un arrière-fond de racisme lâché et assumé, d’une nouvelle législation discriminatoire envers la minorité palestinienne d’Israël, et d’un discours politique belliciste formate par l’idéologie du choc des civilisations, l’Etat hébreu est en train de sombrer dans le fascisme.

Michael Warschawski



Cette revue de presse reprend des informations, points de vue et réactions provenant de sources connues, voire reconnues. Pour autant, elle est assumée comme partiale, et aussi évidemment partielle,
dans l'objectif de contrebalancer la désinformation et mésinformation courante sur ce conflit, amplifiées chaque fois davantage par la radicalisation proisraélienne des dirigeants politiques nationaux et de la plupart des médias "mainstream" en France. A chacun de croiser les informations.

dimanche 8 juin 2014

Radio Passagers: la voix des migrants




Soutenez Radio passagers sur http://fr.ulule.com/radio-passagers/
Radio gratuite et téléchargeable par les migrants sur téléphone portable. C’est une radio participative, libre, indépendante, solidaire, associative, d’un nouveau genre, faite de bout de ficelle et de créativité. Faite par quelques têtus pour quelques acharnés.
Léonard Vincent, correspondant de presse pour plusieurs médias au Maroc depuis 2013 a un long parcourt au sein de Reporters sans frontière. Il a pris une part très active à la création de Radio Erena grande voix indépendante des Erythréens. Il se lance aujourd’hui dans cette entreprise de radio avec financement participatif sur ulule.com depuis le 2 juin. Radio passagers une agence de production de programmes radiophonique téléchargeables sur téléphone portable ou mp3. Ce que possède la plupart des migrants. Il s’agit de lever suffisamment de fond pour pouvoir commencer à produire rapidement dès cet automne 2014. Ce projet répond à une profonde nécessité culturelle, politique, humaine.
« Les migrants en guenilles que j’ai croisés toute cette année au Maroc ne disposent tout simplement d’aucun moyen d’information. Ce sont leurs familles qui leur donnent des nouvelles par téléphone une fois de temps en temps. Rien ni personne ne parle pour eux, de leurs problèmes, de leur état d’esprit, de leurs expériences. Tous m’ont dit qu’ils attendent qu’on leur parle, qu’on les informe. Pour la plupart, ce sont de jeunes garçons avides d’apprendre, de discuter de comprendre et aussi d’attirer l’attention sur l’épouvante qu’ils vivent à leur corps défendant. »
« L’objectif de Radio passagers est donc de leur donner accès à la parole et à la culture, de leur apprendre des langues et de l’histoire, de leur donner une chance d’écrire et de parler, de partager leurs expériences et de se donner des nouvelles, au-delà des frontières et des destins ; une espèce d’université libre de la route, une fac portable et gratuite, pour qu’ils sachent où ils sont, ce qu’ils font et où ils vont. Briser l’ennui, diffuser la lumière de la connaissance, ouvrir les esprits, redonner de la gaieté et de la raison dans cette sombre folie qu’ils traversent ».
« Radio passagers est une radio francophone et si le projet fonctionne il faudrait créer une radio similaire en Arabe, Anglais, en Farsi… Bref, les langues de « ceux qui passent »

Parler avec les étrangers c’est ce grandir, se hisser à la hauteur de l’immensité des problèmes, renverser nos perspectives pour mieux les situer. Je ne dis pas que les étrangers sont meilleurs que nous, je dis que les côtoyer rend plus fort. »

mardi 27 mai 2014

Extrême droite: Rejoindre la LDH, c'est maintenant!

Communiqué LDH
Paris, le 27 mai 2014



Extrême droite : construire des résistances au quotidien.

Rejoindre la LDH, c'est maintenant !



Si le résultat des élections des représentant-e-s français-e-s au Parlement européen n'est pas une surprise,la Ligue des droits de l'Homme ne peut que s'inquiéter de l'ampleur du vote d'extrême droite, que l'onmesure aux succès engrangés par les différentes formations xénophobes et/ou nationalistes dans différents pays européens.

Loin de rassembler les citoyen-ne-s d’Europe, l’Union européenne a généré lassitude et rejet. C'est ainsi que le poids considérable de l’abstention, scrutin après scrutin, s’installe au cœur de la vie politique et sociale de notre pays. Ce désengagement, fruit de désillusions, d’atermoiements et de promesses non tenues, se double de désespoir et crée une situation de grande fragilité démocratique.

Le fait qu’en France un votant sur quatre a choisi d’appuyer une thématique de repli national, opposée à toute construction européenne, ouvre un large champ à la multiplication de déclarations « antisystèmes », aussi démagogiques que toxiques, mais qui vont se réclamer de la souveraineté du peuple pour intervenir de façon provocatrice sur le terrain même de la préférence nationale, puisque tel est le but.

Faire face à cette résistible montée des idées d’extrême droite suppose des changements forts, lisibles et concrets. Il y a urgence. De ce point de vue, le double message envoyé par le Premier ministre puis par le président de la République au lendemain de l’élection consistant à affirmer, d’une part, que tout dépend de l’Europe, d’autre part, que l’on ne saurait adapter sa politique aux circonstances, n’est porteur ni d’espoir ni de perspectives.

La Ligue des droits de l’Homme appelle les Françaises et les Français, toutes celles et tous ceux qui résident, vivent et travaillent en France à s’opposer de façon résolue aux idées de repli national et de rejet de l’étranger. Elle appelle à combattre l’illusion dangereuse selon laquelle le fait de réduire le champ de l’égalité, de rejeter celui de la fraternité, de limiter celui de la liberté pourrait constituer en soi une solution aux défis posés au pays par la mondialisation financière.

La LDH partage la légitime émotion manifestée, en France et plus largement en Europe, par celles et ceux qui ne peuvent se résoudre à considérer qu'un bon résultat électoral signifie une victoire des idées de l'extrême droite. La LDH  entend poursuivre, inlassablement, le combat qu’elle mène de longue date pour toutes les libertés, contre les inégalités, contre les discriminations de toute nature. A cet égard, elle salue les mobilisations de la jeunesse et se félicite des coopérations civiques et militantes qui sont engagées au sein du mouvement associatif et du mouvement syndical, notamment dans le cadre de l’appel  « Toutes et tous pour un avenir solidaire ». 

La Ligue des droits de l'Homme en appelle au sursaut et à une résistance de longue haleine, qui implique qu'elle soit organisée. Rejoindre la LDH, c'est maintenant !

lundi 26 mai 2014

AFRIQUE, NOUVELLE COLONISATION...RELIGIEUSE!




Région couvrant plusieurs pays, impressionnante par ses dimensions (grande comme l’Europe), le Sahel marque la transition entre le Sahara au nord et les savanes au sud. C’est la région par excellence du nomadisme et du pastoralisme transhumant (Peul, Touareg, Beja, Somali, Afar etc.). L’effondrement économique, les coups d’États, la famine ont fait un terreau pour les islamistes radicaux et offrent un terrain d’action propice aux réseaux terroristes. Depuis le « 11 septembre » certains y cherchent refuge après avoir fui leurs pays.
Le Sahara
où la frontière n’est pas apparente est l’espace de tous les trafics : argents, drogues (cocaïne), nourritures, véhicules, cigarettes, armes, êtres humains. Trafiquants, contrebandiers et islamistes radicaux sont étroitement liés ; 70 millions de musulmans vivent dans cette région dans des conditions difficiles. Les marchés noirs représentent une source vitale de revenus pour de nombreuses populations. Les extrémistesbien au fait de la détresse économique des populations, ciblent activement ces communautés. 
Ce sont les pétro monarques qui financent ces mouvements et plus particulièrement les Ibn Saoud, famille régnante en Arabie Saoudite, dont le but est de convertir le monde entier au wahhabisme. Ils distillent cette idéologie mortifère à travers leurs ONG officiellement engagées dans le combat contre la pauvreté. Ils font la promotion d’un islam à l’opposé des Droits de l’homme. Ils cherchent à entreprendre une colonisation religieuse qui n’a rien à voir avec l’islam tolérant et modéré dont l’Afrique noire a hérité. Dans le nord du Mali, par exemple, l’émirat du Qatar distribue copieusement de gros sous via son Croissant Rouge. Le nord du Mali a servi de refuge à des rebelles salafistes chassés d’Algérie, une émanation des Groupes Islamiques Armés (GIA) de sinistre mémoire dans la guerre civile algérienne dans les années 1990. Après plus de 7 années de terreur et entre 150 000 et 200 000 morts. Les liens avec Al Qaida ont été officiellement établis en 2006 quand les chefs cachés au Pakistan et en Afghanistan l’ont reconnu. Le groupe s’est autoproclamé Aqmi. Ils constituent une menace pour la Mauritanie et le Niger où la France a d’importants intérêts dans les mines d’Uranium. 
Le chiffre d’affaire d’Areva équivaut à quatre fois le budget annuel du Niger.
Pendant plus de 40 ans ce pays à pratiquement donné son uranium. La ruée croissante sur l’uranium du Niger constitue une menace grave pour les activités agro-pastorales du pays.
Le Sahara est le lieu privilégié des Touaregs, mais après les grandes sécheresses de 1980- 1990 et la perte de leurs troupeaux, les plus jeunes ont rejoint l’armée de Kadafi. 
2011, fin de la guerre en Libye: De nombreux Touaregs maliens combattant dans l’armée repartent en direction du nord Mali en s’emparant des armes de l’énorme arsenal de Kadafi où de celles parachutées par Sarkozy. 




Groupes islamistes : 
Ansar Dine: (les défenseurs de la religion), typiquement Malien
Aqmi: Ses membres ont infiltré le nord du Mali. La libération de certains otages a permis à Aqmi d’accumuler un important trésor de guerre. 

Le Mujao: (mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’ouest) est basé dans la région de Gao.

Boko Haram: Armé et entrainé par Aqmi. Basé au nord Nigéria, ce groupe possède également de nombreuses bases arrières dans plusieurs pays. Aboubakar Shekau, leader du groupe revendique l’enlèvement de 276 jeunes filles dans la nuit du 13 au 14 avril au nord Nigeria.



Le Nigeria est en passe de devenir la première économie africaine: il est le principal fournisseur étranger de pétrole des Etats-Unis. Pays de 160 millions d'habitant, nord musulman pauvre et sud chrétien possédant du pétrôle et du gaz. 
 La vraie fracture n’est pas la religion, la majeure partie de cette région d’Afrique adhère à un islam soufie considéré comme blasphématoire par l’islam wahhabite. La vraie fracture est la pauvreté: 60% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour. D’après le Sultan de Sokoto, s’attaquer aux inégalités aiderait à résoudre le problème de l’insurrection islamique.

A Paris, ce 17 mai, les chefs d’Etats du Nigeria et des 4 pays voisins se sont retrouvés avec François Hollande pour élaborer un plan de guerre contre Boko Haram.
Les Etats-Unis, l’Europe en général et la France en particulier, doivent cesser de mener un double jeu en combattant les terroristes sur le terrain tout en ignorant ceux qui les financent. Il devient urgent d’adopter une politique cohérente pour faire cesser le désir d’hégémonie des pétro monarques sur le monde Arabo-musulman.

vendredi 16 mai 2014

Insurrection gitane





A l'occasion de la célébration du 70ieme anniversaire du soulèvement, le 16 mai 1944, du "camp des familles tziganes", d'Auschwitz II- Birkenau, La voix des Rroms vous invite à un Spectacle Politique Forrain. Il se tiendra là où il est fait mention la première fois de la présence des "Tziganes" sur le territoire de France: le parvis de la basilique de Saint-Denis (93). Au même moment dans plusieurs villes d'Europe sous l'impulsion de La voix des Roms, les organisations roms européennes mèneront des actions pour ce qui s'appelle désormais le "Romani Resistance Day" #16May. 


Nuit, Samedi 17 mai à 21h. 
Jour, Dimanche 18 mai à 19h. 
Tribunes, chants, danses politiques, petits chevaux et barbe à papa.
Parvis de la Basilique des Rois, Saint Denis
93 - Ligne de métro 13, arrêt Saint Denis Basilique




Ce rassemblement est un acte vivant d'auto-affirmation et d'émancipation collective, dans un contexte français et européen d'amplification de la violence politique à l'endroit des communautés les plus marginalisées, dont les Rroms les plus pauvres ne sont que le point de concentration, et qui à terme détruira la vie de tous ceux qui seront jetés en dehors de la mise en rente du vivant. Ses instigateurs ont le rêve que le feu qu'il engendrera sera à la mesure inverse de l'injustice qui frappe depuis trop longtemps et sans rupture, avec au milieu les camps, l'ensemble des Rroms d'Europe, et avec eux, ceux qui, des morts libérés, pourraient bien le devenir. 


AVAVA-OVAVA (Venant, nous serons): al dante/la voix des rroms

Sortie le 16 mai 2014 (70 ème anniversaire du soulèvement du camp des familles tsiganes de Birkenau). 
Textes de Anina Ciuciu, Pierre Chopinaud, Lise Foisneau, Valentin Merlin, Saimir Mile. Photographies de Yann Merlin. 

Eté 2013. Un groupe de jeunes gens de France, Rroms, Manouches, et Gadjés, partent de Paris et retrouvent une foule de garçons et filles d'Europe rassemblés, autour de la nuit du 2 août: la liquidation du camp des familles tziganes de Birkenau. Quatre jours durant, de la jeune foule éveillée, poussée ici au bord et autour de ce trou du temps, par le souci de faire front au nouveau surgissement de la violence politique dans l'Europe contemporaine (meurtres en Hongrie, pogroms en Slovaquie, déplacement de population d'Allemagne vers le Kosovo, fichage et expulsions de masse en France et Italie), montent depuis les coeurs le pressentiment joyeux, l'élan, et dans toutes les langues d'Europe, la rumeur, que l'avenir a déjà grossi le temps d'un soulèvement fatal. 

C'est sur la route du retour, périlleuse et pressée, à travers l'espace et le temps éclatés de l'Europe, qu'a surgi, à l'esprit de ces voyageurs neufs l'idée de ces récits, réflexions, images, rassemblés ici comme pour indiquer la destination de leur voyage paradoxal. 

ET NOS ENFANTS AIMANTS RACHETERONT L'INNOCENCE DU MONDE



dimanche 4 mai 2014

Non à l'allégeance à l'église catholique!






Le Premier ministre M. Valls n’a pas à représenter l’État aux manifestations religieuses de l’église catholique dites de canonisation. Il a accompli cette démarche au titre d’un État laïc et de ce fait a donné une reconnaissance publique à une manifestation religieuse et privée.
Par sa Constitution, la République Française est une République laïque. Elle assure devant la loi l’égalité de tous ses citoyen-es sans distinction de religion et assure la liberté de conscience, c’est-à-dire de croire ou de ne pas croire. De ce fait la participation du Premier ministre à ces manifestations religieuses constitue une atteinte grave aux principes de notre République et donne un signal fort en direction de l’extrême-droite catholique, de l’épiscopat français et de tous ceux qui avaient combattus d’une manière parfois virulente la loi en faveur du mariage pour tous. La garde des Sceaux Christiane Taubira a soutenu cette démarche, déclarant que « le Vatican est un État ». 
 
Non le Vatican n’est pas un État ! 
C’est une concession territoriale accordée au pape par Mussolini en 1929 après l’écrasement du mouvement ouvrier. C’est une monarchie sacerdotale avec une population de 830 habitants. En 1922, Mussolini prend le pouvoir, la même année que le Pape Pie XI. Il a besoin d'une reconnaissance internationale, d'où ses négociations avec le Pape qui, lui, a besoin de pérenniser sa situation.
Les Etats Pontificaux situés en centre Italie avaient empêché l'unité de la Nation Italienne jusqu'en 1870. A cette date, l'unité était réalisée, Rome devenait la capitale et le Pape n'avait plus de pouvoir temporel. Cela jusqu'aux accords du Latran signés le 11 février 1929 entre l'Etat italien représenté par Mussolini et le Pape Pie XI.

"Un État c’est la forme organisée d’une Nation, c’est un territoire, une population, une citoyenneté, le produit d’une histoire libre, une forme d’organisation interne qui peut être modifiée par les citoyens. La citoyenneté au Vatican est liée uniquement à l’exercice des fonctions au sein du Vatican. Dès que ces fonctions cessent la citoyenneté cesse. Le Vatican a inventé la citoyenneté en CDD. Le Vatican est le seul « État » sans citoyens c’est une survivance moyenâgeuse. Le Vatican n’est pas une Nation et encore moins un État. Le pape ne peut se prévaloir des droits accordés à un chef d’État"  La libre pensée

Il est impératif que nous revivifions les principes qui fondent la République Française et urgent de se mobiliser afin de faire respecter la Constitution et la laïcité de l’État. Laïcité qui assure à chacun-e la liberté de pensée, la liberté de conscience, la liberté d’expression. Valeurs de civilisation.

Mireille Spiteri

jeudi 24 avril 2014

Blues pour clandestins

John Stanmeyer, agence VII, février 2013, pour le National Geographic. Prix World Press 2013. 


Qui sont-ils ces huit hommes sur une plage? 

Échoués quelque part vers Djibouti, lieu de transit des migrants en provenance de la Somalie, de l'Ethiopie ou de l'Erythrée. Ombres dans le clair de lune bleue, face à la mer étale tendant leur téléphone vers le ciel comme une prière contemporaine. Que cherchent-ils ? Un réseau, un signal. Pouvoir dire à ceux qui sont restés: « Je suis vivant ! ». Monochrome intense, cette photo dont la beauté transcende le tragique est aussi très musicale: Blues pour clandestins. Dans une époque où le chaos généralisé devient la norme cette photographie de migrants africains vient de remporter le prix World Press 2013 de la photographie. Mais nous hante le souvenir de tous les naufragé-e-s de Lampedusa ou d’ailleurs.


Voir le Musée de l'Histoire de l'immigration (Palais de la Porte Doré, Paris), des expositions, films, performances, conférences: Deux siècles d'immigration en France.
A la galerie des dons sont présentés des archives des objets, liés à des parcours de vie : instrument de musique, théière, la truelle du père de François Cavanna qui était maçon... Une valise avec écrit « je suis citoyen du pays que j’habite ».

mercredi 2 avril 2014

L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie!

 

 L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie!*






 L’oligarque est quelqu’un qui semble aimer le pouvoir pour la puissance et la richesse qu'il lui procure. Caste influente, l’oligarchie est une concentration croissante de pouvoir décisionnel par une élite restreinte de dirigeants politiques, grands chefs d’entreprises, financiers, journalistes, économistes, intellectuels…Ils délibèrent entre eux et appliquent leurs décisions à l’ensemble de la population. Le but final et exclusif étant de servir leurs intérêts personnels.

Au détriment du bien commun cette idéologie a contribué à exacerber les inégalités au profit des plus riches et à favoriser une collision entre les représentants politiques (élus) et les élites économiques . 
Le vrai visage des oligarques est apparu en 2008 au moment de l’adoption du traité de Lisbonne qui reprend les principales dispositions du traité constitutionnel de l’Union Européenne, alors que le peuple français et néerlandais se sont prononcés contre. Ils ont fait passer en force ce traité démocratiquement désapprouvé.

Au cœur du pouvoir, le club le plus puissant de France : LE SIÈCLE.
Au premier janvier 2014, le club quitte la place de la concorde pour le 33, rue du Faubourg Saint Honoré juste à côté de l’Élysée. 
Tous les derniers mercredis du mois, il se réunit dans les luxueux salons où les détenteurs du pouvoir économique, politique, médiatique, etc., participent à un cocktail et à un dîner où se nouent des contacts et au cours desquels des rendez-vous sont pris (plus de 700 membres et 200 invités). Les propos tenus à table ne doivent pas être divulgués. 
A côté des patrons du CAC 40, l’association regorge de personnalité de renom : Nicole Notat (Présidente du Siècle), Nicolas Sarkozy, François Fillon, Jean-François Copé, Dominique Strauss-Kahn, Rama Yade, Gérard Worms, Martine Aubry, P. Lamy (OMC), Pierre Moscovici, Rachida Dati, Favela Amara, Jacques Atali, Serge Dassault, Arlette Chabot (journaliste), Jean-Claude Trichet (Banque de France, Banque Européenne), Jean-Michel Colombani (Le Monde), Michel Cotta (journaliste), Michel Field (Europe1), Laurent Fabius, Aurélie Filippetti, François Bayrou, François Hollande, Jean-Pierre Chevènement, Lionel Jospin, Manuel Valls, Laurence Parisot (MEDEF) Ernest-Antoine Seillière (MEDEF), etc. 

Défaut de transparence, circuit parallèle de pouvoir échappant à tout examen démocratique, c'est une caste à part, affairiste et déconnectée de la diversité et de la réalité populaire.
La connivence entre les journalistes et des personnages influents se pose en terme de déontologie, nécessaire indépendance des journalistes à l’égard des puissants. Quelle légitimité alors accorder aux interviews ? 
Quand certaines personnalités politiques, telles que J.L. Mélenchon ou Eva Joly critiquent les médias et dénoncent une collision entre sphères politiques, journalistiques et affairistes, il sont immédiatement taxés de populistes et de démagogiques.
La démocratie s’est couchée dans le lit de l’économie libérale et l’accouplement entre la démocratie et le libéralisme économique a permis l’émergence d’une caste d’hyper-citoyens du marché mondial. Elle ne défend qu’en apparence les intérêts de la droite, car elle représente à titre égal les intérêts de la gauche. 

Il faut être réaliste, le monde est complexe, la politique aussi nous dira-t-on!  
« Réalisme, ce mot ne désigne pas une restitution du réel, mais une prise de position déterminée face au réel. La prise de position de ceux qui acceptent et soutiennent le monde indépendamment de sa qualité morale juste parce qu’il est tel qu’il est c’est-à-dire parce qu’il est un pouvoir. » (1)


 Mireille Spiteri



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1. Günther Anders, L'obsolescence de l'Homme. Tome 2. Sur la destruction de la vie à l'époque de la troisième révolution industrielle (1956), trad. de l’allemand par Christophe David, Paris, Fario, coll. Ivrea, 2011] 

* Hervé Kempf, L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie, Paris, Seuil, 2011.





jeudi 6 mars 2014

Journée de la femme: Irena Sendler Krzyzanowska

JOURNÉE DE LA FEMME



En cette période de montée des extrêmes, nous voulons honorer une
"Juste parmi les nations"  
IRENA SENDLER KRZYZANOWSKA


Résistante et militante polonaise (nom de clandestinité Jolanta) dont l'action exemplaire donne du courage à ceux qui doutent parfois de l'humanité.
Fille d'un médecin socialiste qui aidait les plus pauvres et les Juifs, Irena Krzyzanowska est née le 15 février 1910 à Varsovie. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Irena devient Irena Sendler et en tant qu'assistante sociale se consacre à aider les Juifs. Sous l’occupation allemande, un groupe clandestin se forme pour aider à sortir les enfants du Ghetto de Varsovie puis, avec l'aide du reseau Zegota du gouvernement en exil. Pour faire passer les enfants, elle invente toutes sortes de systèmes : par les égouts , en utilisant une église à deux entrées, une dans la partie juive et l'autre dans la partie chrétienne de Varsovie, dans des sacs de pommes de terre...
Ayant appris la plomberie et la serrurerie, ces métiers furent pour elle une sorte de passe-partout dans ce Ghetto de Varsovie. Mais pourquoi ce Ghetto ?
Un détail de sa biographie indique qu'elle connaissait les plans d'extermination des nazis envers les Juifs (par son mariage elle était devenu allemande). Son groupe s'occupait des faux papiers, certificats de naissance, enquêtes familiales pour mettre les enfants en familles d’accueil. 

Elle voulait sauver les enfants, tous les enfants si possible !

Dans une grande boite à outils qu'elle transportait dans le coffre de son véhicule, elle mettait un grand sac. Dans la boite, Irena pouvait cacher un petit enfant, dans le sac un plus grand. C'est ce qu'elle faisait tous les jours. Dans sa voiture il y avait aussi un chien, elle l'avait dressé à aboyer lorsque les soldats allemands, au moment du contrôle l’arrêtaient à l'entrée ou à la sortie du Ghetto.
Si un enfant s'agitait ou pleurait, le bruit était couvert par celui du chien. Ce chien fût pour elle d'une aide précieuse (c'était peut-être un berger allemand...). 
Elle parvint ainsi à sauver 2500 enfants.
Le 20 octobre 1943 elle est arrêtée par la Gestapo; Ils lui brisèrent les jambes. Elle restera infirme jusqu'à sa mort en 2008. Malgré les tortures, elle n'avouera rien sur son réseau,son activité et son fonctionnement. Elle avait eut la grande intelligence d'écrire sur des bouts de papier les noms des enfants, leur date de naissance leur famille d’accueil, leur nouvelle identité. Elle gardait ça dans un bocal en verre, enterré derrière un grand arbre au fond du jardin. Après la guerre ces informations importantes permettrons aux survivants de retrouver leur véritable identité et pour certains, des membres de leur famille. Le réseau Zegola réussit à la faire transférer hors de sa prison en achetant les gardiens.

En 2007 elle avait écrit:
 «  J'appelle tous les gens de bonne volonté à l'amour, la tolérance, la paix. Pas seulement en temps de guerre mais aussi en temps de paix. »

Elle avait toujours pensé qu'elle n'était pas une héroïne et regrettait d'avoir fait si peu.



DISTINCTIONS ET RÉCOMPENSES :

1965 honorée au titre de "Juste parmi les nations"

1991 devient citoyenne d'honneur de l’État d’Israël

2003 reçoit  "l'Ordre de l'Aigle blanc", plus haute distinction civile polonaise

2007 obtient la distinction de "l'Ordre du sourire", prix décerné par les enfants du monde entier

2007 élevée au rang d’Héroïne nationale par le gouvernement polonais


En 2007 le Sénat Polonais recommande sa candidature pour le Prix Nobel de la Paix, c'est Al Gore qui fut choisi avec beaucoup de regret pour les admirateur d'Irena.. 
Al gore aurait pu se démettre pour cette Grande Dame. 
Le 8 mai 2008 elle nous a quittée en toute modestie sur la pointe des pieds

2009 obtient à titre posthume le prix Audrey Hepburn (UNICEF)



Ouvrage:  
Anna Mieszkowska, Irena Sendler, la mère des enfants de l'holocauste, Edition du Rocher, 2012.
Film:
J. Kent Harrison, The courageous heart of Irena Sendler
Théâtre:

Life in a jar (en souvenir des petits papiers dans le bocal)

samedi 15 février 2014

Voisins vigilants



Sans trop de bruit, ni débat, un dispositif s'étend: « Les Voisins Vigilants ».
Il s'agit de quelques bénévoles en liaison avec la Police ou la Gendarmerie, loin de la simple opération « Tranquillité Vacances ».
Inspiré du concept anglo-saxon « neighbourhood watch » (surveillance de quartier), le dispositif « Voisins Vigilants » existe en France depuis 2007 à la demande officielle de Claude Guéant aux préfets, voulant étendre le dispositif à tout le territoire en emportant l'adhésion de la population « participation citoyenne » définit comme contrat moral entre Gendarmes et habitants.
Quand un « Voisin Vigilant » observe un fait suspect ou très inhabituel, il appelle son référent de quartier qui, lui-même, appelle la Gendarmerie ou la Police Municipale pour reporter les éléments mémorisés : plaque d'immatriculation, signe distinctif, voisin concerné, coordonnées des témoins. Il ne peut toutefois se substituer à la Police Municipale ou à la Gendarmerie Nationale. Ils ne peuvent organiser des patrouilles civiles (et pourtant!) ou intervenir dans le maintien de l'ordre.
Estrosi avait déclaré vouloir créer la constitution d'une réserve civile et citoyenne, composée de retraités de la Police et de la Gendarmerie. Tous volontaires, statut juridique de collaborateur occasionnel du service public (AUXILIAIRES) par la LOPPSI du 15 mars 2011.
Il est à rappeler que le Code de Procédure Pénale prévoit déjà l'alerte par les citoyens quand ils sont témoins de quelque chose. 

 
La sécurité des personnes et des biens relève des missions de l’État. Demander à des citoyens sous l’appellation de « Voisins Vigilants » de dénoncer ses concitoyens est inacceptable dans une Démocratie et relève de pratique totalitaire.
La ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen estime qu'un tel dispositif est dangereux parce qu’il peut être orienté politiquement et viser des groupes de personnes selon leur appartenance.

Un contexte de surveillance malsain, « une espionite » 
Le Syndicat de Policiers SGP.FO, 1er syndicat des gardiens de la paix, entrevoit plusieurs dérives possibles : « risque de se faire justice soi-même », « de commettre des erreurs judiciaires », « de stigmatiser des gens qui n'ont rien à se reprocher » mais aussi, pour la propre sécurité des citoyens qui peuvent subir des actes d'intimidation où de vengeance.

Tu ne plais pas à certains de tes voisins, t'es mal barré !
A Villeneuve d'Ascq (Nord) des habitants n'ont pas hésité à placarder dans les rues des photos de prétendus cambrioleurs .Ils les soupçonnaient d'être issus du camps voisins Roms.
A Bordeaux, les gens sont incités à publier sur les réseaux sociaux les photos des dealers.


«  Quand les habitants d'un quartier font le lien entre hausse de cambriolage et campement Roms à proximité, il ne faut pas fermer les yeux. »
Manuel Valls

A Mayotte, des enfants sont victimes des « Voisins Vigilants ».
Amalgame entre délinquance et immigration, toujours au prétexte de s'opposer aux cambriolages . Un collectif de villageois organise une expédition punitive dans l'école Jules Ferry. 57 enfants présumés être de parents en situation irrégulières ont été expulsé par la violence.

Voisins délateurs -voisins dangereux
Il ne s'agit pas de lutter contre une insécurité largement instrumentalisée par les pouvoirs en place, mais d'ancrer au plus profond des esprits un sentiments d'insécurité qui permet à nos dirigeants de faire adopter des lois liberticides et mettre en place une société de suspicion bâtie sur la présomption de culpabilité où chacun voit en l'autre un délinquant ou un criminel potentiel à surveiller. 

 Voici le site de "voisins vigilants", 33 villes en Ille et Vilaine:
http://www.voisinsvigilants.org/communautes_de_voisins_vigilants_region/6/Bretagne

dimanche 2 février 2014

Droit à l'IVG



SOLIDARIDAD CON LAS MUJERES ESPANOLAS

MADRID, PARIS, LONDRES, EDIMBOURG, LISBONNE, ARGENTINE, ...

Nous étions présent-e-s à Rennes ce samedi 1er février 2014 pour défendre comme des milliers d'autres le droit à l'avortement. 


Présenté par le ministre de l'intérieur Alberto Ruiz Gallardon ce projet de loi ne permet plus aux Espagnoles d'avorter qu'à deux conditions : en cas de risque pour la santé de la mère, certifié par 2 médecins et pour viol. Le gouvernement très conservateur de Mariano Rajoy est en pleine régression, il remet en cause la loi de 2010 très critiquée par l'épiscopat espagnol et la droite conservatrice. Alors que le nombre d'IVG était en baisse en 2012, ce projet de loi supprime purement et simplement le droit des femmes à décider librement d'interrompre leur grossesse.
Les motivations du ministre de la justice sont d'ordre idéologique : il veut porter sa croisade devant le parlement européen.
Ce droit acquis de haute lutte par les femmes comme une reconnaissance de leur liberté de disposer de leur corps est un droit fondamental.

A MADRID le collectif qui regroupe 300 associations écrit dans le manifeste qui doit être remis au congrès « la maternité se protège par l'information, l'éducation, la santé pour tou-te-s, l'accès à des salaires justes et des emplois dignes et à des postes de responsabilités »

EN FRANCE : suite à une recommandation du haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, le retrait de la mention « dans une situation de détresse » a été voté par l'assemblée nationale le 22 janvier 2014. Le droit à l 'IVG n'est plus une concession mais un droit à part entière.
Seules les femmes peuvent décider de recourir à une interruption volontaire de grossesse sans justification.
Cette modification met fin à une dramatisation institutionnalisée de l'IVG. Ni l’État, ni les professionnels, ni les églises n'ont à dire aux femmes comment elles doivent vivre leur décision d’avorter. La culpabilité est la marque d'une société qui ne reconnaît pas pleinement aux femmes le droit de disposer d'elles-mêmes.
L'IVG n'est en rien un geste frivole, insouciant, futile. Il est une solution à une grossesse non désirée. Signal fort au moment du recul des droits des Espagnoles.

MUJERES, UNIDAS, JAMAS SERAN VENCIDAS


La Ligue des droits de l'Homme est solidaire des femmes espagnoles. Nous appelons à lutter pour une Europe où toutes les femmes pourraient disposer librement de leur corps sans contrainte étatique ou religieuse.

NON A L'ORDRE MORAL QUI VEUT GÉRER NOS VIES




Mireille Spiteri
Présidente de la section
LDH Pays de Redon