mercredi 28 janvier 2015

Billet d'humeur / Mesures contre le terrorisme

Billet d'humeur

La France est un pays laïc et tolérant.

Il y a la séparation de l'église et de l'état depuis 1905 donc:

  • Nos impôts ne financent plus les lieux de cultes. 
    Comme on est tolérant, ça ne nous empêche pas de financer, via des subventions, des associations qui se battent pour la conservation du patrimoine. Et à vrai dire ça ne me choque pas.
  • la pratique religieuse devient un acte privé et individuel et tout citoyen reste libre de l'exercer ou pas.
    Comme on est tolérant, on appelle pas les forces de l'ordre au motif de" trouble à l'ordre public" quand 200 personnes sortent des églises à l'occasion des mariages ou des enterrements.
    Comme on est tolérant, on pense aux personnes cloîtrées chez elles et on diffuse des messes le dimanche matin sur une chaîne télévisée publique. C'est plutôt sympa , non?
  • L'élection d'un nouveau pape est une info comme une autre mais qui intéresse beaucoup de nos concitoyens donc on diffuse.
  • Chaque citoyen peut s'informer par le média qu'il souhaite. Pas de chaîne d'état imposée, pas de lecture interdite, les chansons sont libres d'écoute. Ce qui n'est pas le cas dans bien des pays.
  • Les dessinateurs satiriques ont le droit de caricaturer des icones religieuses sans être inquiétés. D'ailleurs avant cette histoire, je ne savais absolument pas que certaines religions l'interdisaient.
  • La censure ne s'exerce qu'en cas d'appel à la haine raciale et au meurtre. Pourtant, on en voit beaucoup en ce moment...
Je trouve qu'on est dans un pays plutôt tolérant dans l'application des lois.
Petit rappel : en France s'applique le droit du sol. Ce qui veut dire que tout enfant né sur le sol français a la nationalité française. Donc parler d'intégration pour des enfants nés en France ne veut rien dire.
Si il y a des dérapages, c'est que la société française dans son ensemble a échoué quelque part.
Société française qui est divisée ainsi :
     - l'état (élus, admnistration);
     - les citoyens ( individus ou associations).

Vous n'êtes pas d'accord avec une loi? Vous voulez que les choses changent?
Alors allez voir votre maire ou votre député, adhérez à une association ou créez en une.
Mais s'il vous plaît, arrêtez de vous plaindre dans le vide! Ca sert à rien!
Agissez!

Cécile Batard 
Trésorière Ligue des Droits de l'Homme du Pays de Redon

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Communiqué LDH


Paris, le 21 janvier 2015

Mesures contre le terrorisme : approbation partielle, rappel aux principes et vigilance totale

La Ligue des droits de l'Homme apprécie à sa juste valeur politique que le gouvernement n'ait pas cédé à la surenchère législative et réglementaire que réclamaient les partis de droite, le FN, et autres partisans d’une « guerre de civilisation ». La restriction des libertés n'a jamais favorisé une meilleure sécurité, comme l’atteste le bilan du Patriot Act américain. 

La Ligue des droits de l'Homme considère que le plan de renforcement des mesures de protection par un recrutement substantiel de personnels dans la police, le renseignement et la justice, en particulier dans la protection judiciaire de la jeunesse pour agir immédiatement sur le terrain, ainsi que l'affectation de moyens nouveaux en matériel étaient nécessaires. La LDH s'en félicite et souhaite que toute la formation nécessaire à l'exercice de leur métier soit organisée tant en ce qui concerne les opérations de contrôle, qu'en ce qui tient à l'exercice de tous les droits.

En revanche, la LDH sera très vigilante sur la prochaine loi sur le renseignement. Elle est susceptible de comporter des mesures dangereuses pour les libertés sans contrôle et contre-pouvoir suffisants.

De la même manière, la LDH s’interroge sur l’efficacité du projet de regroupement carcéral des détenus qualifiés de « radiaux islamistes ». Une telle mesure peut engendrer des situations insupportables au regard des droits élémentaires de ces personnes mais aussi les amener à se radicaliser encore plus. Dans le contexte de surpeuplement des prisons françaises, ce regroupement ne peut être abordé qu’avec prudence et en préservant les droits fondamentaux des prévenus.
 

Après avoir transféré le délit d’apologie du terrorisme dans le Code pénal de manière à abolir les garanties qu’offre la loi de 1881 sur la presse, le gouvernement envisage de faire de même en ce qui concerne la loi de 1972 contre le racisme. Les invraisemblables décisions rendues en comparution immédiate, et qui ont entraîné parfois des peines lourdes pour une divagation alcoolique, auraient dû amener le gouvernement à être plus prudent. La LDH considère que ce projet constitue un véritable danger pour la liberté de la presse et à la liberté d’expression. On ne lutte pas contre le racisme en portant atteinte à une autre liberté. Imagine-t-on 
Charlie jugé en correctionnel au milieu de trafics en tout genre pour la publication d’une caricature ? La LDH appelle le gouvernement à retirer ce projet et à retirer le délit d’apologie du terrorisme du Code pénal.

Enfin, la création d’un nouveau fichier dit antiterroriste conduit à s’interroger une nouvelle fois sur le nombre de fichiers qui existent, leur gestion et leur traitement, en fait, si ce n’est en droit, en dehors de tout contrôle.

La LDH rappelle une nouvelle fois que l’on ne peut efficacement lutter contre le terrorisme qu’en préservant la lettre et le principe de l’Etat de droit.




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