jeudi 2 juin 2016

Continuer à Grande-Synthe. Retourner à Calais

Des nouvelles d'Utopia 56

Comme vous le savez, nous sommes depuis début mars sur le camp de Grande-Synthe, le premier camp en France aux normes du HCR. Depuis le début, nous avons soutenu ce projet, porté par la mairie et Médecins Sans Frontières, dans l'idée que sa réussite permettrait de créer un précédent, voire un modèle pour un accueil digne des migrants.
Hier, Anne Hidalgo, maire de Paris, a annoncé la création d'un camp sur le modèle de celui de Grande-Synthe. Nous avions rencontré ses équipes il y a quelques semaines et nous nous réjouissons de cette nouvelle initiative.
Son annonce intervient après que, lundi, l'État a repris la gestion du camp de Grande-Synthe. Et beaucoup se posent la question de ce que nous allons faire maintenant.
Nous allons continuer à nous investir à Grande-Synthe où les bénévoles d'Utopia 56 sont toujours aussi nécessaires pour s'occuper de la laverie, des cuisines collectives, des distributions, du nettoyage etc.
Par ailleurs, une partie des bénévoles va retourner à Calais où la situation s'est nettement dégradée au cours des derniers mois.
Nous vous invitons à lire le communiqué publié à l'occasion de la visite de Bernard Cazeneuve à Grande-Synthe et à consulter les témoignages de bénévoles qui racontent comment ça se passe sur le terrain.

Communiqué le 30 mai 2016

FIERS, INDÉPENDANTS, VIGILANTS,
LES CITOYENS EUROPÉENS RESTENT MOBILISÉS AVEC UTOPIA 56 

Notre association a organisé 2700 journées de bénévolat par mois sur ce camp et continue à le faire. 
Nous sommes fiers d'avoir participé à l'ouverture du premier camp en France, qui traite les réfugiés comme des êtres humains et les accueille de façon digne. Nous sommes particulièrement fiers des bénévoles qui ont travaillé jour et nuit pour aider à passer favorablement la commission de sécurité du 25 mars. 
Nous remercions la mairie de Grande-Synthe et Médecins Sans Frontières d'avoir donné aux associations citoyennes la place qu'elles méritent dans ce projet. Les associations sont indépendantes et resteront vigilantes à la façon dont seront traités les réfugiés ici.
En effet, nous nous posons des questions sur l'avenir du camp. La convention signée aujourd'hui par l'État comporte des zones d'ombre. Comment empêcher les nouveaux arrivants de s'installer ? Comment envisager la fermeture totale du camp alors que la crise migratoire en Europe ne fait que s'amplifier ? L'État et les associations chargées d'appliquer la politique de l'État seront-ils capables de gérer sans la brutalité que l'on voit à Calais ?
Les familles qui viennent ici veulent passer en Angleterre et n'iront pas en CAO. Quelle alternative si le camp est fermé ? Retourner dans la boue ? Soyons réalistes !
Ce camp devait être "un quartier normal de Grande Synthe", nous avait dit Damien Carème. Nous espérons que promesse sera tenue et que le camp restera libre d'accès pour les réfugiés. 
Enfin, nous en profitons pour lancer un nouvel appel aux dons et à bénévolat, sur le site Utopia 56.com. Les réfugiés ont besoin de nous et nous avons besoin de toutes les bonnes volontés. L'Etat pense, à tort, que l'opinion publique n'est pas prête à accueillir dignement les réfugiés en respectant leurs rêves d'avenir.
Damien et le shaker émotionnel
Un jour, on se lève de son canapé...

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