lundi 18 février 2013

Vidéo-surveillance




Le journaliste a totalement fait l’impasse sur les arguments et explications avancés pour étayer cette position.


L’illusion que le progrès scientifique et technique permettrait une protection contre tous les risques du début à la fin de la vie conduit à accepter des restrictions des libertés et des atteintes à la vie privée. Obsession contemporaine, l’idéologie du risque zéro est inefficace, elle détruit le lien social en organisant la peur de tous contre tous.

La banalisation de la surveillance passe également par l’installation de caméras dans les rues, pour le plus grand profit des sociétés de sécurité qui les fabriquent les installent et les entretiennent. L’État est fortement impliqué dans le développement des systèmes de vidéo-surveillance en participant à hauteur de 50% au financement des frais d’installation, mais les aides au financement piègent les communes qui « oublient » les frais de fonctionnement annuels. 
Projet de caméras au Parc Angers de Redon : Dans le programme d’action de prévention de la délinquance, l’action de la police municipale dans son descriptif cite : « à Redon 3000 scolaires se rassemblent sur le Parc Angers le matin et le soir. Il se produit souvent du chahut et cela provoque un sentiment d’insécurité. » On croit rêver !!!

" La volonté de surveillance des citoyens par l’État au nom de l'ordre public n'est pas nouvelle mais aujourd'hui elle est exacerbée par l'obsession sécuritaire : inflation des fichiers de police (36 en 2006 plus de 80 en 2012), avec plus de 42 lois sécuritaires en 10 ans " (Hommes et libertés, Journal mensuel de la LDH)

Pudiquement baptisée vidéo-protection, la population perçoit mal l'enjeu majeur pour les libertés publiques. Nous pensons que pour des questions aussi importantes sur les libertés et la vie privée, les citoyens doivent être consultés et pleinement informés.
La justice a été expulsée de son rôle constitutionnel de gardien des libertés qui lui permettait de contrôler l'immense pouvoir de la police. Pour SORTIR DE LA SOCIÉTÉ DU SOUPÇON, il faudrait installer une autorité indépendante sur le fichage, créer un Conseil National des Libertés, qui contrôlerait la multiplication des fichiers, limiterait la durée d'inscription (actuellement de 25 à 40 ans) et permettrait à chacun l'accès à toutes ses données personnelles avec recours à un juge indépendant.
Nous voulons résister à la société du soupçon et aux discours de haine. La LDH entend contribuer activement au développement d'une prise de conscience et d'intervention citoyenne afin de refuser que des avancées scientifiques et techniques soient détournées par les tenants du contrôle social ou de l'idéologie sécuritaire.



LA SOCIÉTÉ DU SOUPÇON C'EST AUSSI L'EUROPE



Projet INDECT , ACTA : Le rideau de fer sécuritaire européen Indect mobilise des dizaines de chercheurs scientifiques subventionnés par l'Union Européenne à hauteur de 10,9 M£ afin de créer des systèmes informatiques   « intelligents » pour repérer les « comportements suspects » dans les images enregistrées par les caméras de vidéo-surveillance ainsi que dans les données et fichiers que nous échangeons sur internet.

Comportements jugés suspects: Un “cri puissant” combiné avec “des poings brandis” et une “personne chutant” constitue un scénario permettant de prédire une agression. Des “gesticulations excessives” et des “regards alentour permanents” peuvent indiquer un comportement nerveux, qui, conjugué avec “porter des lunettes de soleil ou une capuche par un temps inapproprié” peut signifier un vol ou un scénario terroriste, etc. 


Pour ceux qui veulent en savoir davantage: 




QUAND LE RÉEL RATTRAPE ET DÉPASSE LA FICTION : LA BIOMÉTRIE



« C'est de la technique que viennent les impératifs moraux d'aujourd'hui et ceux-ci ridiculisent les postulats moraux de nos aïeux, éthique individuelle mais aussi 
l'éthique sociale » *

Contrairement à l'identification de papier, la biométrie est la vision corporelle de l'identification, ou plutôt de parcelles corporelles (goutte de salive, cheveu, squames de peau, etc...), mais aussi d'images incorporelles comme la capture de l'iris. L'identifiant n'est plus un homme mais une machine. Plus de face-à-face homme/homme, plus d'échange de papiers et de paroles, seulement la confrontation homme/machine. Derrière la réalité de l'identification biométrique une économie florissante et un énorme potentiel de croissance.

« Politiquement nous allons vers la convergence des systèmes. Elle ne va pas dans le sens d'une liberté de l'homme, mais dans celui d'un totalitarisme des instruments » * 



* Günther Anders, L'obsolescence de l'homme Tome II : sur la destruction de la vie à l'époque de la troisième révolution industrielle (1980), Paris, Fario, 2011. 

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