Placement en rétention d’un syrien en vue d’une expulsion en Turquie :
Karwan *, 19 ans est actuellement placé en rétention au Centre de Rétention Administrative
(CRA) de Rennes Saint-Jacques. Kurde de nationalité syrienne, il est sur le point d’être
expulsé vers la Turquie.
Il a fui le conflit syrien en septembre 2014 accompagné de ses parents et ses trois jeunes
frères. Après un an et demi passé en Turquie, ils ont pu rejoindre la Grèce. Durant quatre
mois, il a subi les conditions extrêmement précaires des camps de réfugiés grecs. Karwan*
décide alors de tenter sa chance en Allemagne. Se retrouvant face aux frontières fermées des
pays des Balkans, il change d’itinéraire et passe par l’Italie et la France pour finalement
espérer rejoindre le Royaume-Uni.
Le 29 juin 2016, il se fait arrêter par la gendarmerie au port d’Ouistreham, avant de pouvoir
quitter le sol français. La préfecture du Calvados décide d’enfermer Karwan* au centre de
rétention de Rennes pour l’expulser vers la Grèce ou la Turquie en s’appuyant sur un accord
de réadmission passé en 2014 entre l’Union européenne et la Turquie.
Ainsi, la préfecture du Calvados franchit un nouveau seuil en décidant d’expulser en Turquie
une personne en demande de protection internationale sans s’assurer qu’elle ne sera pas
refoulée dans son pays d’origine.
La Ligue des Droits de l’Homme et la Cimade s’inquiètent que la France expulse des exilés
syriens en Turquie, un pays qui ne peut en aucun cas être considéré comme un pays « sûr ».
Rappelons que la Turquie n’a ratifié que partiellement la Convention de Genève et n’examine
que les demandes d’asile des ressortissants européens. Sans parler de l’insécurité qui règne
dans ce pays pour les réfugiés, mais aussi pour les défenseurs des droits de l’Homme.
L.D.H. Section du Pays de Redon Centre social, 5 rue Guy Pabois, 35600 Redon.
Contact: ldhredon@gmail.com 06 81 27 95 33La Ligue des Droits de l’Homme et la Cimade demandent la libération immédiate de cet
exilé syrien et déplorent que la possibilité de déposer une demande d’asile en France ne
lui soit offerte qu’en centre de rétention administrative alors qu’il était arrivé en France
que depuis quelques jours. L’acharnement doit cesser, il n’ajoute que violence et
humiliation aux parcours de ces personnes en quête d’une protection
La Ligue des droits de l’Homme réaffirme son opposition à l’existence même des centres
de rétention administrative. Elle demande la fermeture de ces lieux de tensions, de
violences, de dénis de droits et de dangers de mort. C’est à cela que la Ligue des Droits
de l’Homme oppose le principe de la solidarité, la nécessité de l’accueil et l’urgence de la
régularisation.
*Le prénom a été modifié