vendredi 29 avril 2016

1er mai pour le droit des travailleurs incarcérés


A l'occasion du 1er mai, le Genepi vous invite à manifester à ses côtés pour dénoncer l'absence totale de droit du travail au sein des établissements pénitentiaires français. Parce que le travail carcéral reste un des grands oubliés du droit du travail, nous nous joindrons au cortège de la fête du travail afin d'informer et sensibiliser sur cet état de fait.

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ETAT DES LIEUX DU TRAVAIL EN PRISON
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En effet, les travailleurs détenus ne disposent pas d'un contrat de travail mais d'un simple contrat d'engagement qui n'est pas régi par le droit du travail. Ainsi, l'ensemble des garanties et protections dont bénéficient les salariés de l'extérieur leur est dénié : le taux horaire minimal du SMIC ne s'applique pas, il n'y a ni médecine du travail, ni arrêt maladie. Les personnes détenues sont susceptibles du jour au lendemain de perdre leur poste, sans aucun encadrement. Aucune forme d'indemnité chômage n'existe. La représentation syndicale est interdite.

A titre d'exemple, la rémunération mensuelle moyenne oscille entre 20 et 40% du SMIC. Une personne détenue écrivait au mois de février au Genepi : "Je travaille désormais comme comptable à la buanderie, je gagne 300 euros par mois, c'est une réelle fortune ici".

Les entreprises employant des personnes incarcérées dans les ateliers des prisons développent souvent un discours mettant en avant leur "responsabilité sociétale" et leur "engagement pour la réinsertion". La réalité est autre : il s'agit d'exploitation à très faible coût d'une main d'œuvre encore plus contrainte qu'à l'extérieur d'accepter toute proposition d'emploi, si indigne soit-elle.

Pour l'administration pénitentiaire, le travail devient lui-même un outil de gestion de la détention. Alors que l'offre d'emplois est largement inférieure à la demande, la possibilité de travailler est largement instrumentalisée, tant sous forme de carotte que sous forme de bâton. Ici, l'on récompensera le bon comportement d'un détenu par la possibilité d'amasser un peu d'argent afin de subvenir à ses besoins en détention. Là, on utilisera à son profit la rareté du travail carcéral afin de faire pression sur les détenus et les faire rentrer dans le vent.

En somme, le travail incarcéré nie tous les principes du droit social, et ne constitue pas un outil de réinsertion, mais de domination sociale.

Alors préparez vos pancartes, mettez de bonnes chaussures de marche et venez avec nous fouler les pavés  pour revendiquer l'application du droit du travail en détention.

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LE GENEPI
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Le Genepi est une association estudiantine qui souhaite favoriser le décloisonnement des institutions carcérales par la circulation des savoirs entre les personnes enfermées, ses bénévoles et la société civile. Cet engagement va de pair avec une conscience militante des enjeux politiques liés aux différents lieux d'enfermement. Chaque année, 1 200 bénévoles du Genepi écartent les barreaux de la prison pour recréer un lien entre la société et les personnes incarcérées.

Plus d'informations sur : www.genepi.fr
Contacts : communication@genepi.fr

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