mardi 31 mai 2016

La liberté d’expression est un droit fondamental

Depuis que l’infraction pour apologie du terrorisme a été retirée de la loi sur la presse de 1881 pour être transférée dans le Code pénal, les inculpations se sont multipliées, souvent en comparution immédiate, et ont fait l’objet de condamnations très sévères.

Jean-Marc Rouillan, cofondateur d’Action directe, condamné pour assassinats et en liberté conditionnelle depuis 2012, fait aujourd’hui l’objet de poursuites pour avoir tenu, dans une interview, des propos présentés comme une apologie publique de terrorisme. Il sera jugé le 1er juin.

Quelle que soit l’appréciation que l’on ait sur ces propos et sur leur pertinence, ils relèvent du libre débat et ne peuvent être considérés comme une apologie des actes de terrorisme. En engageant ces poursuites, le parquet ne demande pas de sanctionner une apologie, il tente d’interdire une opinion dont il déforme sciemment le sens. Si l’on suit le parquet dans sa volonté de limiter la liberté d’expression aux seules opinions convenues, choquer ou critiquer deviendra bientôt un délit.

La liberté d’expression est un droit fondamental, c’est pourquoi les poursuites contre Jean-Marc Rouillan doivent être abandonnées.

Pourquoi appelle-t-on si souvent les femmes de pouvoir par leur prénom ?


Ministres, journalistes, dirigeantes d'entreprises… Aucun milieu n'échappe à cette habitude d'effacer le nom de famille des femmes, aussi puissantes soient-elles. 

Explications

Cherchez l'erreur dans ce titre, en une du Parisien, lundi 30 mai : "Vanessa remplace Léa chez Ruquier". Les chroniqueuses Léa Salamé et Vanessa Burggraf ont mystérieusement perdu leur nom de famille, tandis que l'animateur Laurent Ruquier conserve son patronyme. Une maladresse ? Non, l'habitude, dans les médias notamment, de nommer les femmes, politiques, journalistes, et plus généralement médiatiques, par leur seul prénom. Comment expliquer cette tendance persistante ? Par sexisme ordinaire. 

Martine (Aubry), Najat (Vallaud-Belkacem), Ségolène (Royal)… Les noms de familles des femmes politiques tendent à disparaître, dans nombre de médias. Sandrine Rousseau, porte-parole d'EELV, appelle cela le "paternalisme bienveillant". Dans un entretien à Libération, l'auteure d'un Manuel de survie à destination des femmes en politique (éd. Les Petits matins), explique qu'appeler une femme politique par son prénom s'inscrit dans cette forme de sexisme qui consiste à complimenter le physique, à juger le style vestimentaire ou à préciser le nombre d'enfants et la situation conjugale des femmes avant de s'intéresser à leur CV. 


lundi 30 mai 2016

Respecter l’indépendance de la justice et la présomption d’innocence

Les poursuites intentées contre quatre personnes en raison de l’incendie d’une voiture de police sont inquiétantes. Si le fait lui-même est parfaitement répréhensible, tout le monde s’accorde à considérer qu’il n’existe aucune preuve matérielle qui montre l’une des personnes poursuivies en train de commettre cette agression. Seuls des éléments de personnalité et de « renseignements » justifieraient ces mises en examen. Si, à ce jour, le juge de la liberté et de la détention a refusé la mise en détention de trois des quatre personnes poursuivies, l’appel du parquet montre la volonté de ce dernier, comme du ministre de l’Intérieur, de suivre certains syndicats de police dans leur mépris de l’indépendance de la justice et de la présomption d’innocence.

La LDH appelle à respecter pleinement ces principes.


Communiqué LDH
Paris, le 30 mai 2016

mercredi 25 mai 2016

POUR MAYOTTE : arrêt des violences, rétablissement de l'Etat de droit

Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous comme des idiots
(Martin Luther King)


COMMUNIQUE DE PRESSE

Pour l'arrêt des violences et le rétablissement de l'Etat de Droit à Mayotte

En dépit des alertes lancées, la situation à Mayotte n'a cessé de se dégrader ces derniers mois, mettant gravement en cause l'Etat de droit. Cette situation appelle désormais une réaction unanime et forte de la part de la société civile et des autorités responsables.
Dans une impunité qui semble totale jusqu'ici, on constate en effet à Mayotte que des exactions violentes et répétées, annoncées à l'avance, sont commises par des "collectifs" de villageois, prétendant se faire justice, à l'encontre d'habitants, en raison de leur origine réelle ou supposée. Plus de 1000 personnes, dont de nombreux enfants ont  ainsi été chassés de leurs habitations et jetés de vive force à la rue, au su et au vu  des forces de l'ordre, dans ces opérations de "nettoyage".
Indépendamment des complexités et contradictions d'un contexte historique qui perdure au sein de l'archipel des Comores, rien ne saurait justifier de telles violations des droits humains.
Les organisations signataires dénoncent avec force, les expulsions forcées visant  sans distinction des « étrangers » d'origine comorienne. De telles pratiques sont totalement incompatibles avec les valeurs et règles de la République qui n'existe pleinement que dans le respect des libertés, de l'égalité et de l'universalité des droits.
La Réunion est particulièrement concernée au titre de la solidarité indianocéanique et à raison des menaces que la poursuite de ces violences ferait peser sur la cohésion sociale réunionnaise.
Face à l'urgence et afin de mettre un terme rapide à ces exactions insoutenables, les organisations signataires représentatives de la société civile réunionnaise, entendent agir de concert, en vue d'obtenir des mesures immédiates.

- Nous demandons à toutes les forces vives de la société mahoraise de contribuer positivement à l'apaisement, en s'appuyant sur les valeurs d'humanité et de fraternité;

- Nous demandons spécialement aux autorités traditionnelles et aux élus de la République à Mayotte, non seulement d'éviter toute expression pouvant s'assimiler à des appels à la haine, mais de condamner publiquement tout recours à la violence;

- Nous demandons aux autorités de la République de prendre toute mesure immédiate pour rétablir l'état de Droit et donner une suite judiciaire aux actes commis.

- Nous demandons aux plus hautes autorités françaises et comoriennes, d'assumer dans toutes leurs dimensions concrètes, leurs responsabilités, les appelant à créer les conditions d'un dialogue authentique pour une nécessaire coopération permanente.

Les associations signataires entendent poursuivre leur action concertée en vue  d'obtenir des résultats concrets en matière de sécurité et de paix sociale à Mayotte et  de contribuer à un avenir humain dans l'Océan Indien.

Nous appelons tous les réunionnais, au-delà de leur confession ou opinion, et spécialement les responsables associatifs, civils et politiques, à se joindre à nous pour exprimer une commune solidarité réunionnaise face à la crise que traverse Mayotte. Nous les invitons dans cet esprit à participer à un rassemblement sur le Parvis des Droits de l’Homme le samedi 28 mai à 11H00.

- Pour l’arrêt immédiat des violences collectives à Mayotte ;
- Pour le rétablissement de l’état de droit dans l’Île;
- Pour une paix sociale durable à Mayotte;
« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.» (Matin Luther King)

Saint-Denis, le 24/05/2015
Les organisations signataires : Association Hamahamet Comores Réunion  (HCR), CRAN, FCPE974, CIMADE Réunion, AMR, GENERATION YAKWELI, LDH Réunion


Rennes : Monsieur Bernard récidive

Monsieur Bernard est l'heureux propriétaire de biens immobiliers qu'il loue à la préfecture de Rennes pour y loger les familles assignées à résidence en attente d'expulsion. Honorable gagne-pain, non ? Il collabore d'ailleurs avec zèle avec les autorités qui, n'en doutons pas, sont flattées de s'appuyer sur un tel collaborateur.

Monsieur Bernard récidive

 Depuis 2013, la préfecture d'Ille et Vilaine loue des appartements à un propriétaire privé à La Guerche de Bretagne pour héberger des migrants. "C'est un lieu d'hébergement temporaire pour les familles en voie d'expulsion" précisait Claude Fleutiaux,  l'ex-secrétaire général, autrement dit un lieu dédié à l'assignation à résidence. Ce lieu accueille également depuis octobre 2015 les exilés de Calais qui ont renoncé à leur rêve d'Angleterre pour quelques semaines de répit (CAO).


 Plus qu'un simple logeur...

 Celui que les locataires nomment "Monsieur Bernard" et son épouse sont les heureux propriétaires de cette résidence. C'est une activité très lucrative pour ce couple de retraités, dont le business tourne à plein régime depuis que leur bien est recyclé pour l'accueil des migrants. Ne ne se contentant pas d'empocher les loyers, le taulier se comporte parfois comme un fonctionnaire zélé de la préfecture. En janvier 2014, il avait déjà adressé une lettre de dénonciation à la préfecture et la gendarmerie  (en pj) concernant une famille qu'il hébergeait.

Mardi 10 mai, Monsieur Bernard s'est  présenté à 16h, à l'école primaire Guillevic de Rennes. Il a informé la directrice qu'il était mandaté par la préfecture pour récupérer deux enfants afghans, afin de les conduire dans leur nouveau logement à La Guerche... Il était d'ailleurs en possession de l'assignation à résidence notifiée le matin même par la préfecture à la famille.

La mère de famille est alors arrivée,  accompagnée de ses deux aînés (l'un scolarisé au Collège des Hautes Ourmes, le second au lycée Jean Jaurès) et d'un interprète. Selon une enseignante, "elle était d'évidence bouleversée" en comprenant qu'elle devait suivre cet homme avec ses quatre enfants.

 Le parcours de la famille A.

Suite à l'assassinat de son mari, Madame A. a fui l'Afghanistan avec ses 4 enfants. Elle est arrivée en France en février 2016 après un long périple migratoire. Ils ont engagé une demande d'asile, mais la préfecture leur a notifié une réadmission vers l'Allemagne, pays par lequel ils avaient transité. C'est dans le cadre de cette procédure, que Madame A. a été convoquée à la préfecture mardi matin.

 Alors que ses 4 enfants sont scolarisés à Rennes, Madame A. ne souhaite pas repartir en Allemagne. Elle a d'ailleurs refusé de signer la décision afin de montrer son refus. Pour éviter un risque de fuite, la préfecture a donc décidé d'assigner cette famille à résidence à la Guerche, avec l'obligation de se présenter deux fois par semaine à la gendarmerie.

ICI : Mediapart



mardi 24 mai 2016

Contre la loi travail « et son monde », le mois de juin promet d’être chaud

La "convergence des luttes" est-elle en marche ? Malgré la répression, la contestation s’installe dans la durée et gagne en intensité. Aux côtés de Nuit debout, des étudiants et lycéens, de nouveaux secteurs entrent en action.


Le recours à l’article 49-3 de la Constitution n’a pas mis un coup d’arrêt au mouvement social contre la loi El-Khomri, bien au contraire. Jeudi 19 mai, septième journée nationale de mobilisation depuis le 9 mars, les cortèges étaient bien fournis [1] un peu partout en France, plus que lors des deux journées précédentes, et les participants ont affiché une détermination renforcée par l’inflexibilité du pouvoir. 
Aux côtés des étudiants et lycéens, toujours aussi actifs, et du mouvement Nuit debout qui persiste à occuper les places, la nouveauté de la semaine est venue des grèves et actions de blocages menées par les salariés dans plusieurs secteurs stratégiques de l’économie, et qui promettent de s’inscrire dans la durée.Le tournant fait notamment suite à un durcissement de la position de la CGT, mise sous pression par sa base et excédée par le recours au 49-3. La centrale de Montreuil était jusqu’ici restée plus mesurée, au regard des mouvements de jeunesse et du syndicat Solidaires qui appelaient à une généralisation des grèves reconductibles depuis plusieurs semaines. Suivant un appel conjoint de la CGT Transports et de Force ouvrière (FO), les routiers sont entrés en action à partir du 16 mai, participant à de nombreuses actions de blocage un peu partout sur le territoire, en particulier sur des sites industriels, des raffineries et des dépôts de carburant.



Dans les raffineries, « plus vite et plus fort qu’en 2010 » ?

Dans certaines villes comme Le Havre, place forte du mouvement syndical bloquée durant plusieurs jours, ou Saint-Nazaire, des actions ont été menées avec les salariés des ports et des docks, très remontés eux-aussi. Une première série de grèves et de blocages ont visé les raffineries et dépôts pétroliers, entraînant des mesures de rationnement du carburant dans une dizaine de départements. Vendredi, la CGT-Pétrole entendait durcir encore le mouvement, appelant « à ce que les raffineries arrêtent leurs installations de production de produits pétroliers ». Le mouvement semble prendre rapidement, « plus vite et plus fort qu’en 2010 » selon Sébastien Varagnol, responsable CGT sur le site pétrochimique de Lavéra dans le Sud-Est de la France, joint par Regards.De fait, dans le courant du week-end, les salariés des raffineries de Gonfreville-l’Orcher près du Havre, de Feyzin près de Lyon et de Donges en Loire-Atlantique avaient voté l’arrêt des installations, un processus qui prendra plusieurs jours [2]. Toujours près du Havre, la raffinerie ExxonMobil de Notre-Dame-de-Gravenchon était bloquée en fin de semaine, tandis que celle de Grandpuits en Seine-et-Marne a stoppé ses expéditions, de même que deux des trois raffineries du site pétrochimique de l’étang de Berre près de Marseille, où le personnel est en grève et sur le point, là-aussi, de stopper les installations. Ce sont donc, au total, au moins cinq des huit raffineries françaises qui sont aujourd’hui engagées sur la voie d’un arrêt de leur production. « On ira jusqu’à la pénurie », prévient Sébastien Varagnol.


Les cheminots en embuscade

Les regards sont aussi tournés vers le mouvement des cheminots, mobilisés contre une réforme globale des conditions de travail de leur secteur, mais aussi contre la loi travail. Étudiants, lycéens et militants de Nuit debout appellent à une "convergence des luttes" depuis plusieurs semaines, comptent beaucoup sur une éventuelle entrée en grève reconductible des agents de la SNCF, et leur ont signifié leur soutien par plusieurs actions communes. Les cheminots ont bel et bien franchi un cap cette semaine, avec le préavis de grève déposé par la fédération CGT du secteur, appelant les agents à débrayer 48 heures par semaine, chaque mercredi et chaque jeudi. 



dimanche 22 mai 2016

« La doctrine de maintien de l’ordre a changé. L’objectif est maintenant de frapper les corps »

Pierre Douillard-Lefèvre a été mutilé par un tir de lanceur de balle de défense (LBD) en 2007 quand il était lycéen. Aujourd’hui étudiant en sciences sociales, il vient de publier un essai édifiant sur l’armement répressif du maintien de l’ordre : L’Arme à l’œil, aux éditions Le Bord de l’eau. Il a été"interdit de séjour" le 17 mai à Nantes.     Pierre Douillard-Lefèvre

Reporterre — À Rennes, le 28 avril dernier, un étudiant de 20 ans a perdu l’usage de l’œil gauche, atteint par le tir d’un lanceur de balle de défense (LBD) [1]. La presse parle de « nouvelle arme ». Pourtant ce fusilla suite à balles de plastique dur n’a rien de nouveau.
Pierre Douillard-Lefèvre — J’ai moi même perdu un œil suite à un tir de cette arme dans une manifestation lycéenne, en 2007. Il y a presque dix ans... Il y a des journalistes mal informés, mais il y a aussi une stratégie d’enfumage savamment orchestrée par la police. Dans un premier temps, comme dans d’autres affaires de blessures par LBD, les autorités utilisent le conditionnel, disent qu’on n’est pas sûr, que la blessure pourrait provenir d’une pierre lancée par les manifestants eux-mêmes... Lors de la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes à Nantes le 22 février 2014, trois personnes ont été visées à l’œil et éborgnées. La justice a classé sans suite leurs plaintes, avançant que les faits n’étaient pas clairement établis, ajoutant : « la nature exacte du projectile n’a pu être déterminée, ou nous n’avons pas d’auteur identifié »...
Il y a aussi un paramètre de classe sociale : ces balles en caoutchouc existent depuis plus de vingt ans dans l’armement de la police mais n’ont d’abord servi que dans les quartiers populaires, ne s’attaquant aux manifestants qu’à partir de 2007. Dès 1998, un père de famille de Villiers-sur-Marne, Alexis Ali, perd un œil, touché par un tir de Flash-Ball, la première génération de ces armes, moins précise et moins puissante que le LBD. Mais on entretient la confusion, on parle toujours de Flash-Ball alors que la version améliorée, le Flash-Ball « Super Pro », n’est plus utilisée. Le déficit d’information est organisé.

Avec l’usage massif de gaz lacrymogènes contre le mouvement opposé à la loi travail, les tirs de LBD, les grenades de désencerclement lançant des nuées de petits projectiles, assiste-t-on à un tournant de l’armement du maintien de l’ordre, ou est-ce une continuité ?
Le « maintien de l’ordre à la française » s’inscrit dans une séquence qui suit le traumatisme de Mai-68 et de la mort de Malik Oussekine, en 1986. Jusqu’alors, la doctrine était de refouler la foule, de la maintenir à distance. Le tournant a été pris par Claude Guéant, alors directeur général de la Police nationale, qui a équipé en 1995 les policiers de Flash-Ball. Le nouvel objectif est de frapper les corps. Cela a redonné aux policiers l’habitude de tirer, d’ouvrir le feu. On retrouve la logique à l’œuvre pour la répression de Fourmies, en 1891, où la troupe avait tué huit ouvriers par balles, ou contre la grèves des mineurs en 1948 quand le ministre socialiste Jules Moch a donné l’ordre aux Compagnies républicaines de sécurité (CRS), récemment créées, de tirer sur les ouvriers, faisant deux morts dans la Loire, un dans le Gard.

jeudi 19 mai 2016

Dialogue inattendu entre policiers et manifestants de Nuit debout 19 mai

Alexandre Langlois, secrétaire général de la CGT Police, dialogue avec des participants à Nuit debout

19 mai 2016 / par Emilie Massemin (Reporterre) 

Mercredi 18 mai, alors que la manifestation « contre la haine anti-flic » rassemblait place de la République les principaux syndicats des forces de l’ordre, un étonnant dialogue s’est noué entre deux policiers de la CGT Police et des participants de Nuit debout. Regards croisés sur les violences en manifestation.

Leurs drapeaux rouges passent presque inaperçus au milieu des étendards bleus d’Alliance, syndicat majoritaire de la police nationale, déployés mercredi 18 mai de 11 h à 14 h place de la République. On ne les entend pas pas quand Jean-Claude Delage, secrétaire général du premier syndicat policier, évoque la « chienlit » des « groupes ultra-radicalisés violents » sous de bruyants applaudissements.

La manifestation « contre la haine anti-flic » organisée par le syndicat Alliance
Peu après 14 h, Axel Ronde, secrétaire général de la CGT Police Île-de-France, et Alexandre Langlois, secrétaire général de la CGT Police, s’éclipsent de l’esplanade soigneusement bouclée par des barrières pour aller à la rencontre de participants à Nuit debout, devant le boulevard de Magenta. « Ils ont pris contact avec nous pour nous demander si on voulait bien les rencontrer, explique à Reporterre M. Ronde. Nous avons répondu oui, évidemment. Nous imaginions ce rassemblement comme un moment de rencontre entre policiers et citoyens. »
Ça n’a pas été le cas. Triple contrôle policiers pour accéder à l’espace enclos autour de la statue, passants et journalistes sans carte de presse refoulés... « Comment Michel Cadot, le préfet de police de Paris, a-t-il pu autoriser un rassemblement policier dans ce lieu ?, s’insurge un homme aux longs cheveux gris. C’est à nous, nous l’occupons depuis des semaines ! ». « C’est une privatisation de l’espace public. En parallèle, le collectif Urgence notre police assassine a été interdit de rassemblement », critique un autre. « C’était une provocation », estime un troisième. La présence sur la place de la députée (Front national) du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen et de son collègue Gilbert Collard, député (FN) du Gard, ne passe pas : "Vous vous rendez-compte que ce rassemblement s’apparente à un meeting du Font national ? "

mardi 17 mai 2016

"La Nasse" nouveau dispositif de maintien de l'ordre


"Ce dispositif de maintien de l’ordre est surtout connu sous le terme anglais de kettle (« bouilloire ») ou kettling, la technique étant particulièrement prisée par la police de Sa Majesté."
Libération, 3 mai 2016

Malgré les discours plaintifs des syndicats policiers concernant les ordres peu clairs, voire contradictoires, qu’ils recevraient, on peut noter depuis le début du mouvement contre la loi travail, en tout cas à Paris, une volonté de roder un dispositif de maintien de l’ordre relativement nouveau à cette échelle en France : le kettling (ou la « nasse »). A plusieurs reprises, lors des manifestations, les unités de maintien de l’ordre (CRS ou Gendarmes mobiles) ont essayé d’encercler les manifestants. L’idée est ici d’isoler tout ou partie du cortège, afin éventuellement de l’immobiliser, d’arrêter certains de ses membres ou de provoquer sa dispersion au compte-goutte. Cette technique n’est pas née soudainement dans l’esprit retors de quelque stratège policier. Elle avait été expérimentée préalablement en France, dans des contextes différents (des rassemblements non-déclarés sur des places), comme lors du mouvement contre la réforme des retraites en 2010 à Lyon, ou lors de la mobilisation contre la COP21 (sous état d’urgence) en novembre dernier. Surtout, il s’agit d’une technique déjà utilisée par la police à l’étranger, notamment en Angleterre (où l’on a déjà vu des "nasses" durer près de 9h) ou au Canada (où l’on a déjà vu la police interpeller plus de 500 manifestants d’un coup).

Concernant le mouvement présent à Paris, la manoeuvre a été effectuée une première fois (et a partiellement réussi) le 5 avril. Ce matin-là, la manifestation lycéenne partie de Nation, avait été le théâtre de heurts impliquant les forces de police - qui avaient pris l’habitude de se positionner en grappes sur les côtés du cortège. Assez rapidement ces unités ont violemment chargé la manifestation, non pas dans le but de la disperser (avec des gaz lacrymogènes par exemple), mais au contraire pour « tasser » une partie des manifestants sur un côté de la rue, afin d’encercler une centaine de personnes (composant la partie certainement considérée comme la plus virulente du cortège). Une partie des personnes enfermées a réussi à s’enfuir en grimpant sur le toit d’un bâtiment en chantier. Les autres ont été maintenues encerclées. Le reste du cortège a été violemment incité à poursuivre sa route, et plus tard les policiers ont procédé à la dispersion du groupe encerclé, au compte-goutte ; une partie étant emmenée dans des cars de police (principalement pour vérification d’identité).
La manoeuvre a été réitérée le 12 avril contre une manifestation sauvage de quelques centaines de personnes, partie (la nuit) de la place la République en direction du commissariat du 2e. Cette fois c’est la quasi intégralité du cortège qui s’est retrouvée encerclée. C’est une nouvelle fois un chantier qui a offert une porte de sortie aux enfermés. Le 14 avril, lorsque le cortège matinal des lycéens a rejoint le point de départ d’une nouvelle manifestation à Stalingrad, il a de nouveau été intégralement encerclé, avant d’être relâché sous les jets des gazeuzes. La manifestation de l’après-midi a été quasi intégralement entourée de lignes de CRS, qui laissaient cette fois le cortège avancer.

Mais c’est certainement le 28 avril et surtout le 1er mai que la police a le plus nettement cherché à tronçonner la manifestation en « petits » groupes (de quelques centaines de personnes), plus facilement maîtrisables.

COMMENT ?

Il faut distinguer deux situations : 

- L’encerclement de l’intégralité des manifestants, qui a généralement lieu au point de départ (COP21) ou au point d’arrivée de la manifestation (commissariat du 2e ; Nation). La chose est relativement simple à mettre en oeuvre pour la police : le dispositif est déjà là, à tous les points de sortie de la place, et il suffit à un moment donné de resserrer les rangs policiers, et ainsi interdire l’accès et la sortie du rassemblement.

- Isoler et immobiliser tout ou partie de la manifestation alors qu’elle est déjà en mouvement. La police se met en situation de décider non seulement du parcours (on commençait à avoir l’habitude) mais aussi du rythme, de la tenue, et de la dispersion de la manifestation. Quand ça suffit, ça suffit : soit le cortège était déjà complètement encadré et il est tout simplement arrêté (avec le fantasme que, comme en Allemagne, la police puisse venir « prélever » des individus trop agités directement dans le cortège encerclé ) ; soit il était trop gros pour être complètement encadré et la police tente donc de le tronçonner (des morceaux plus petits étant plus facilement contrôlables).

lundi 16 mai 2016

Incertitudes à Grande-Synthe, Utopia 56 congédié

Le camp de réfugié de la Linière, à Grande-Synthe, près de Dunkerque, unique camp de réfugiés en France, entre dans une période d’incertitude. Alors qu’une solution d’urgence a été mise à en place pour répondre à la situation humanitaire, il aurait pourtant été préférable de stabiliser la situation pour se donner le temps d’envisager des solutions plus durables. 
L’État et la mairie viennent d’annoncer qu’elles congédiaient l’association gestionnaire du camp, Utopia 56, pour permettre un meilleur contrôle, taxant celle-ci d’amateurisme.

Au fil des années l’ancien campement de Grande-Synthe accueillait de vingt à quatre-vingts personnes, jusqu’à l’été dernier. Le nombre d’habitant-e-s a rapidement augmenté pour atteindre les trois mille personnes à l’automne. La situation humanitaire a rapidement empiré, d’autant plus que la préfecture a interdit l’apport de tentes et de matériaux de construction pour des cabanes. L’État a également essayé d’empêcher la réalisation du projet de Médecins sans Frontières de créer sur un autre terrain un camp de réfugié-e-s aux normes internationales, soutenu par la municipalité.

Le rapport de force a permis la création de ce camp. Médecins sans Frontières ne souhaitait pas en assurer la gestion, aucune association ayant des savoir-faire dans ce domaine ne s’est portée volontaire, et c’est Utopia 56, impliquée depuis quelques mois à Calais, et ayant l’expérience de l’organisation logistique du festival des Vieilles Charrues en Bretagne, qui s’est proposée. Pour se faire, elle a su mobiliser des volontaires.

Pour que le camp puisse continuer à fonctionner, l’implication financière de l’État est nécessaire, la municipalité n’en ayant pas les moyens. À défaut d’avoir pu empêcher, l’État entend bien contrôler.

L’organisation actuelle du camp a permis l’installation de cuisines collectives et d’autres lieux d’activités, d’autres associations sont impliquées, des initiatives sont possibles, les habitant-e-s peuvent aménager leur cadre de vie, un centre juridique associatif est en projet. Si on se fie à l’expérience de Calais (voir ici et là), la prise de contrôle par l’État se traduit par une organisation sécuritaire, la réduction de l’autonomie des personnes accueillies et la mise à distance des solidarités.




dimanche 15 mai 2016

FÊTE DE L’INSURRECTION GITANE, Spectacle politique vivant

#‎RromaniResistance‬ ‪#‎May16‬ ‪#‎MayDay‬

La voix des Rroms présente Tirs au fusil & Pommes d’amour

FÊTE DE L’INSURRECTION GITANE / SPECTACLE POLITIQUE VIVANT
(EXIL)
(Dimanche 15 Mai 2016-Parvis de la Basilique des Rois morts, Saint-Denis)

11h – 02  Révoltes de réfugiés, Femmes racisées, Art martial et culture populaire »

« L’État livre désormais une guerre à son contraire, la possibilité de l’humanité : la vie nue affranchie de tout contenu autre que l’acte de son insurrection. »



Cette année encore La voix des Rroms et ses amis célèbreront en France et en Europe, le soulèvement, le 16 mai 1944, des femmes du « camp des familles tziganes » d’Auschwitz II-Birkenau, sous la forme d’un Spectacle Politique Vivant.

Suite aux efforts de La voix des Rroms auprès de ses partenaires, le 16 mai est devenu depuis mai 2015 l’International Rromani Resistance Day et simultanément des évènements auront lieu encore en 2016 dans de nombreuses villes d’Europe, dont Berlin, Vienne, Budapest, Skopje, Srebrenica, Prague etc…
Tout particulièrement, l’événement continental portera le thème commun de l’EXIL avec la volonté de rassembler les hommes et les femmes que l’histoire contemporaine, les guerres de l’économie ont arraché à leur lieux familiers pour les exposer aux dangers des mers et des routes d’Europe : les “migrants”, “les réfugiés”. En exposant encore le spécifique exil rromani, cette fête politique et culturelle veut être avec les éclaireurs d’une ouverture de l’Europe pour l’accueil des victimes de ces guerres de l’économie. Grand manifeste contre le racisme structurel, la Fête de l’Insurrection Gitane veut aussi être un acte d’affirmation d’une nouvelle appartenance commune fondée sur la cohésion non hiérarchique de tous en tant que multiplicité résistante. L’identité rromani, multiple, dans son acte d’insurrection historique, et en tant que cible contemporaine parmi d’autres des violences nationales et gouvernementales en Europe, se propose comme paradigme de cette unité harmonieuse des différences dans un ensemble continental cohérent. C’est donc tout naturellement que cet acte qui veut participer d’un mouvement général de refondation de la citoyenneté doit prendre place pour la France à Saint-Denis, localité cosmopolite organisée, et donc objet métropolitain de la haine nationaliste, et précisément sur le parvis de la Basilique où sont les gisants des Rois et qui par ailleurs, est mentionné dans le Journal d’un bourgeois de Paris (1427) comme lieu l’apparition des Rroms dans le Royaume de France. Cette année encore, la fête, parodie d’une insurrection, sera aussi la parodie d’une foire, en hommage à la foire du Lendit, qui du haut Moyen-Âge à l’aube du monde industriel fût le motif d’un afflux dans les parages de Saint-Denis des peuples français et de toute l’Europe continentale.

samedi 14 mai 2016

Secret des affaires menace pour la democracie



#StopTradeSecrets

Paris, le 13 mai 2016
Communiqué de presse
50 organisations demandent aux chefs d’Etats européens de ne pas valider la directive Secret des Affaires

50 organisations françaises et européennes adressent ce jour une lettre ouverte aux chefs d’Etats et de gouvernement européens leur demandant de ne de ne pas valider la directive secret des affaires en l’état. En France, une interpellation est adressée à François Hollande.
Le 14 avril dernier, le parlement européen a voté en faveur du projet de directive sur la protection du secret des affaires. Pour être adoptée, cette directive doit encore être approuvée, le 17 mai prochain par le Conseil de l'Union Européenne, institution représentant les Etats européens.
Cette directive suscite l’inquiétude et l’opposition des ONG, organisations syndicales et citoyens européens. En effet, destinée à protéger les entreprises contre l’espionnage industriel, elle a un champ d'application potentiel beaucoup trop large et risque de permettre l'ouverture de poursuites judiciaires contre des personnes qui ne sont en aucun cas des criminels : journalistes, syndicalistes, lanceurs d’alertes obtenant ou publiant des informations internes d'une entreprise, ou salariés utilisant chez un nouvel employeur des informations acquises sur leur lieu de travail précédent.
Le procès d’Antoine Deltour, Raphaël Halet (les lanceurs d'alerte) et d'Edouard Perrin (le journaliste) dans l’affaire LuxLeaks est la parfaite illustration des dangers de cette directive. Le procureur a requis des amendes pour les trois prévenus et 18 mois de prison ferme en sus pour les deux lanceurs d'alerte en se référant entre autres à "la directive européenne sur le secret des affaires largement votée il y a deux semaines au Parlement Européen". Contrairement aux dénégations des partisans du texte, voici, déjà, un cas où l'argument de protection des secrets d'affaires est utilisé pour poursuivre des journalistes et des lanceurs d'alerte en justice.

Avec plus de 580.000 citoyens européens[1], les 50 organisations appellent à ne pas valider cette directive en l’état. Elles exigent notamment : 

- Une définition du secret des affaires plus précise et limitée

- Que l'illégalité de l'obtention, de l'usage ou de la publication d'un secret d'affaires soit limitée aux fins financières, commerciales ou concurrentielles.

- Le renforcement des exceptions et des dispositions protégeant la liberté de la presse et les libertés syndicales, et les lanceurs d’alerte.

- L’adoption d’une directive européenne protégeant les lanceurs d’alerte.


La rage de Ken Loach contre la casse du système social secoue la Croisette


Après "Money Monster" sur les dérives de la finance, le Britannique Ken Loach a secoué la Croisette vendredi avec une rage intacte, à 80 ans, contre la casse du système social, vue par les yeux d'un chômeur.
"C'est une situation choquante car ce n'est pas un problème uniquement dans mon pays mais dans toute l'Europe", a lancé le réalisateur lors de la conférence de presse consacrée au film où il a été très applaudi.

"Ce sont les gens les plus vulnérables qui ont le plus souffert de la baisse des allocations (...) et on leur dit que s'ils sont pauvres, c'est de leur faute", a-t-il accusé. Plaidant pour l'émergence d'"une vraie gauche en Europe qui écoute les gens", il a dénoncé le projet "néolibéral" de l'Union européenne.
Fidèles à leur méthode, le cinéaste "rebelle", qui a tourné plus d'une trentaine de films, et son scénariste Paul Laverty se sont rendus sur le terrain, de l'Ecosse aux Midlands, pour recueillir des témoignages. Ceux de travailleurs précaires et de laissés-pour-compte qui doivent parfois choisir entre manger et se chauffer, dans un pays ou les banques alimentaires et les soupes populaires sont de plus en plus fréquentées.
C'est de cette matière vivante qu'a surgi leur personnage de Daniel Blake, menuisier de 59 ans, bon ouvrier mais contraint d'arrêter de travailler après une crise cardiaque.
Situé à Newcastle (nord-est de l'Angleterre), ville marquée par une longue tradition de lutte ouvrière, "Moi, Daniel Blake" suit le parcours kafkaïen de Dan entre convocations à l'agence pour l'emploi, questionnaire sans fin sur sa santé, musique d'attente stupide qu'il doit écouter sans cesse avant qu'on ne lui réponde. Sans oublier les ateliers de formation au CV, obligatoires sous peine de réduction de son allocation.
La descente aux enfers du héros de Loach connaît quelques rares moments de solidarité avec un jeune voisin noir et surtout une jeune mère célibataire et ses deux enfants, broyée elle aussi par le système et jouée avec beaucoup de justesse par une comédienne inconnue (Hayley Squires).
- 'Colère et humanité' -
Mais la chute de Dan, magistralement interprété par un acteur de théâtre et de "stand-up", Dave Johns, est inéluctable. Pourtant, le "citoyen" Daniel Blake ne réclamait que ses droits "ni plus, ni moins" après une vie passée à travailler.
Pour Ken Loach, les agences de recherche d'emploi n'ont pas pour but "d'aider les gens, mais d'ériger des obstacles sur leur chemin". Pire, on fixe à leurs conseillers "des objectifs chiffrés de gens à pénaliser", afin de réduire les allocations versées. Et on les forme à "gérer de potentiels suicides", s'est-il indigné devant la presse.
Habitué de la Croisette, Ken Loach a retrouvé une rage intacte pour ce 19e film présenté à Cannes, qui renoue avec sa veine sociale après notamment sa Palme d'or en 2006 pour "Le vent se lève", chronique de la guerre d'indépendance d'Irlande.
Ken Loach, qui aura 80 ans en juin, avait pourtant laissé entendre que "Jimmy's Hall" (2014), toujours consacré à l'Irlande, serait son dernier long métrage.
Bien lui a pris de continuer, car cette dernière oeuvre au noir a été accueillie en projection de presse avec beaucoup d'émotion, dans un silence pesant et avec quelques larmes écrasées
>la suite

lundi 9 mai 2016

Pour le Défenseur des droits, la France discrimine ses étrangers

Au cœur de la pensée d’extrême droite, la préférence nationale s’est doucement instillée au pays des Lumières… Chaque page du rapport intitulé « Les droits fondamentaux des étrangers en France », rendu public lundi 9 mai par le Défenseur des droits, Jacques Toubon, affirme cette réalité.
Si M. Toubon n’emploie jamais l’expression politiquement marquée de « préférence nationale », il montre combien l’accès à des droits aussi fondamentaux que la scolarisation ou la santé peut être entravé pour les extra-nationaux. Pire, il rappelle qu’on n’interroge même plus ces discriminations, tant elles se sont banalisées. « L’idée de traiter différemment les personnes n’ayant pas la nationalité française, de leur accorder moins de droits qu’aux nationaux est si usuelle et convenue qu’elle laisserait croire que la question de la légitimité d’une telle distinction est dépourvue de toute utilité et de tout intérêt », note-t-il dès les premières lignes de son travail.

Lire la suite :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/05/09/pour-le-defenseur-des-droits-la-france-discrimine-ses-etrangers_4915695_3224.html

dimanche 8 mai 2016

Courriers de l’intérieurs des prisons : Prisonnières en lutte à Fleury-Mérogis

Depuis le 3 avril les femmes détenues à la MAF (Maison d'arrêt de Fleury-Merogis) se mobilisent contre l’administration
pénitentiaire qui veut imposer des conditions d'enfermement plus restrictives sous prétexte de la mise en place d'un nouveau logiciel de gestion qui s'appelle GENESIS et argumentent qu'il s'agit d’uniformiser les conditions de vie pour les hommes  et les femmes. Une attaque qui vise à détruire les liens entre personnes incarcérées. 

"Nous parlons de conditions de vies dignes, ils parlent de règlement. Nous parlons d'entraide, de partage, eux parlent de "trafic". Nous parlons d'humanité, ils parlent textes de loi. Nous parlons de besoin de communiquer, de discuter, de rencontrer, eux parlent de sécurité et d'isolement"




jeudi 5 mai 2016

Poing levé Tess Asplund fait face à 300 néo-nazis

Ce 1er mai 2016 le poing levé Tess Asplund suédoise de 42 ans a fait face à un cortège de 300 néo-nazis.
Photo David Lagerlof
 Sur Facebook il  écrit' : "Une seule femme sort dans la rue et se trouve en face de l'organisation nazie la plus violente de Suède. D'un seul geste, elle soulève son poing et refuse de bouger[...]En face d'elle, l'ensemble des leaders des organisations se rapprochent dans un silence solennel. Le regard de la femme rencontre celui de l'homme au milieu, il y a alors une bataille de regards."

La police intervient rapidement et l'évacue pour éviter que cela ne dégénere

mardi 3 mai 2016

Violences policières : la LDH demande la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire


Violences policières : la LDH demande la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire



Depuis plusieurs semaines, un peu partout en France, les manifestations contre la loi travail ou les initiatives prises dans le cadre du mouvement « Nuit debout » donnent lieu à des incidents souvent violents impliquant les forces de police, dans une escalade de la violence.

Quel que soit le contexte, quelquefois marqué par la présence de groupes cherchant l’affrontement, rien ne saurait justifier les débordements auxquels se livrent régulièrement les forces de l’ordre en faisant un usage disproportionné de la force vis-à-vis de citoyens, souvent jeunes, qui manifestent pacifiquement leur opposition au projet de loi travail ou qui se réunissent pour échanger, discuter, imaginer d’autres façons de préparer l’avenir.

De nombreux témoignages, de multiples vidéos qui montrent de façon répétée des coups portés à des personnes déjà entravées interrogent sur les objectifs des stratégies mises en place par les instances de commandement de fonctionnaires de police qui n’hésitent pas, par ailleurs, à utiliser des balles de défense, arme qui a fait perdre un œil à un jeune manifestant de Rennes.

La LDH rappelle aux responsables de police et aux fonctionnaires sur le terrain que l’article R.434-17 du Code de la sécurité intérieure dispose que « Toute personne appréhendée est placée sous la protection des policiers ou des gendarmes et préservée de toute forme de violence ou de tout traitement inhumain ou dégradant ». Face à la gravité avérée des faits, elle demande la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire afin que toute la lumière soit faite sur des événements qui, y compris chez les policiers et les gendarmes, ont déjà fait plusieurs victimes et qui ont entraîné par ailleurs des peines de prison ferme.

Dans un contexte de montées de tensions sociales aussi fortes que préoccupantes, le droit de manifester pacifiquement et contester collectivement ce qu’on estime injuste, le droit de se réunir dans l’espace public constituent des libertés fondamentales. Les exercer est un acte de citoyenneté.

Il appartient aux pouvoirs publics de les garantir. Il nous appartient de les défendre : nous n’y manquerons pas.