jeudi 6 mars 2014

Journée de la femme: Irena Sendler Krzyzanowska

JOURNÉE DE LA FEMME



En cette période de montée des extrêmes, nous voulons honorer une
"Juste parmi les nations"  
IRENA SENDLER KRZYZANOWSKA


Résistante et militante polonaise (nom de clandestinité Jolanta) dont l'action exemplaire donne du courage à ceux qui doutent parfois de l'humanité.
Fille d'un médecin socialiste qui aidait les plus pauvres et les Juifs, Irena Krzyzanowska est née le 15 février 1910 à Varsovie. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Irena devient Irena Sendler et en tant qu'assistante sociale se consacre à aider les Juifs. Sous l’occupation allemande, un groupe clandestin se forme pour aider à sortir les enfants du Ghetto de Varsovie puis, avec l'aide du reseau Zegota du gouvernement en exil. Pour faire passer les enfants, elle invente toutes sortes de systèmes : par les égouts , en utilisant une église à deux entrées, une dans la partie juive et l'autre dans la partie chrétienne de Varsovie, dans des sacs de pommes de terre...
Ayant appris la plomberie et la serrurerie, ces métiers furent pour elle une sorte de passe-partout dans ce Ghetto de Varsovie. Mais pourquoi ce Ghetto ?
Un détail de sa biographie indique qu'elle connaissait les plans d'extermination des nazis envers les Juifs (par son mariage elle était devenu allemande). Son groupe s'occupait des faux papiers, certificats de naissance, enquêtes familiales pour mettre les enfants en familles d’accueil. 

Elle voulait sauver les enfants, tous les enfants si possible !

Dans une grande boite à outils qu'elle transportait dans le coffre de son véhicule, elle mettait un grand sac. Dans la boite, Irena pouvait cacher un petit enfant, dans le sac un plus grand. C'est ce qu'elle faisait tous les jours. Dans sa voiture il y avait aussi un chien, elle l'avait dressé à aboyer lorsque les soldats allemands, au moment du contrôle l’arrêtaient à l'entrée ou à la sortie du Ghetto.
Si un enfant s'agitait ou pleurait, le bruit était couvert par celui du chien. Ce chien fût pour elle d'une aide précieuse (c'était peut-être un berger allemand...). 
Elle parvint ainsi à sauver 2500 enfants.
Le 20 octobre 1943 elle est arrêtée par la Gestapo; Ils lui brisèrent les jambes. Elle restera infirme jusqu'à sa mort en 2008. Malgré les tortures, elle n'avouera rien sur son réseau,son activité et son fonctionnement. Elle avait eut la grande intelligence d'écrire sur des bouts de papier les noms des enfants, leur date de naissance leur famille d’accueil, leur nouvelle identité. Elle gardait ça dans un bocal en verre, enterré derrière un grand arbre au fond du jardin. Après la guerre ces informations importantes permettrons aux survivants de retrouver leur véritable identité et pour certains, des membres de leur famille. Le réseau Zegola réussit à la faire transférer hors de sa prison en achetant les gardiens.

En 2007 elle avait écrit:
 «  J'appelle tous les gens de bonne volonté à l'amour, la tolérance, la paix. Pas seulement en temps de guerre mais aussi en temps de paix. »

Elle avait toujours pensé qu'elle n'était pas une héroïne et regrettait d'avoir fait si peu.



DISTINCTIONS ET RÉCOMPENSES :

1965 honorée au titre de "Juste parmi les nations"

1991 devient citoyenne d'honneur de l’État d’Israël

2003 reçoit  "l'Ordre de l'Aigle blanc", plus haute distinction civile polonaise

2007 obtient la distinction de "l'Ordre du sourire", prix décerné par les enfants du monde entier

2007 élevée au rang d’Héroïne nationale par le gouvernement polonais


En 2007 le Sénat Polonais recommande sa candidature pour le Prix Nobel de la Paix, c'est Al Gore qui fut choisi avec beaucoup de regret pour les admirateur d'Irena.. 
Al gore aurait pu se démettre pour cette Grande Dame. 
Le 8 mai 2008 elle nous a quittée en toute modestie sur la pointe des pieds

2009 obtient à titre posthume le prix Audrey Hepburn (UNICEF)



Ouvrage:  
Anna Mieszkowska, Irena Sendler, la mère des enfants de l'holocauste, Edition du Rocher, 2012.
Film:
J. Kent Harrison, The courageous heart of Irena Sendler
Théâtre:

Life in a jar (en souvenir des petits papiers dans le bocal)